Olivier Père

No One Lives de Ryûhei Kitamura

Lors du Festival de Toronto en 2012, au sein d’une section « Midnight Madness » globalement faible et décevante, No One Lives avait réussi à créer la (bonne) surprise. Il sort cette semaine en DVD, chez Pathé Distribution. Le réalisateur japonais Ryûhei Kitamura s’était fait remarquer dans le circuit des festivals spécialisés avec son premier film Versus (2001) plaisanterie gore et potache à la mise en scène épileptique dans la lignée du Bad Taste de Peter Jackson. Ce tâcheron visant un public de geeks et d’otaku avait ensuite réalisé plusieurs longs métrages parmi lesquels Godzilla : Final Wars, énième aventure du lézard géant. Son premier film en langue anglaise sept ans plus tard, The Midnight Meat Train, d’après une nouvelle de Clive Baker, était plus recommandable. Moins ambitieux, No One Lives flirte avec le « torture porn » mais s’en éloigne heureusement grâce à une bonne dose d’humour noir, des retournements de situations amusants et un personnage de « serial killer » original, loin des monstres masqués habituels. Beaucoup de sang, de meurtres et de tortures au programme, dans une ambiance très années 80 qui rappellera quelques souvenirs aux spectateurs de l’excellent The Hitcher de Robert Harmon avec Rutger Hauer, en plus parodique.

No One Lives est une histoire de tueur en série maléfique, séduisant et indestructible, qui écume les routes de l’Amérique profonde. A la différence près qu’au lieu d’innocentes victimes (il y en aura aussi) le meurtrier s’en prend à une famille de cambrioleurs constituée de brutes, de psychopathes et de débiles des deux sexes, qui a eu la malchance de le prendre en otage en croyant capturer un touriste inoffensif. Mais ce gibier pas comme les autres, qui entretient une relation malsaine avec une jeune fille qu’il a capturé, va se faire un plaisir de massacrer avec beaucoup d’imagination les membres du gang, un par un. On retiendra surtout la séquence où le tueur se cache à l’intérieur de sa première victime, un obèse de deux mètres, avant de s’extraire de la carcasse fumante pour infiltrer le repaire des pirates de la route. A noter aussi une belle scène de meurtre dans une douche que n’auraient pas renié les Tobe Hooper et Brian De Palma de la grande époque.

Le film est divertissant mais ses idées de scénario sont rarement transformées par la mise en scène. Il réjouira les amateurs du genre mais ne dépasse pas le niveau d’un bon « direct to video ». C’est déjà ça.

 

 

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