Olivier Père

Somebody Up There Likes Me de Bob Byington

Une comédie indépendante américaine pas comme les autres sort aujourd’hui en exclusivité au Cinéma du Panthéon à Paris, distribuée par Why Not Productions. Somebody Up There Likes Me de Bob Byington fut l’une des belles découvertes de la compétition internationale du Festival del film Locarno en 2012, où il remporta le Prix spécial du jury. Natif du Nebraska, installé à Austin, Texas, inconnu en Europe, Byington réalise des films depuis 1996. Il pratique un sens de l’humour existentiel, pince-sans-rire et volontiers cynique, profondément hétérosexuel, plus un sens du romanesque et du style qui le hisse bien au-dessus des productions américaines habituelles, indépendantes ou pas. J’ai déjà vu le film trois fois, avec un plaisir accru à chaque nouvelle projection.

Somebody Up There Likes Me

Keith Poulson dans Somebody Up There Likes Me

Somebody Up There Likes Me a le même titre qu’un film de Robert Wise sur la boxe avec Paul Newman (Marqué par la haine, 1956) mais la ressemblance s’arrête là. Le film de Bob Byington est une fable sur la vie d’un homme qui ne vieillit pas, grâce à une valise bleue, sorte de boîte de Pandore tout droit sorti d’En quatrième vitesse de Robert Aldrich. En plusieurs chapitres espacés de cinq ans, on le voit affronter les affres de la réussite sociales, de la vie conjugale, de l’adultère, de la paternité avec toujours le même détachement rêveur et l’allure d’un éternel adolescent. Ce héros justement nommé Max Youngman est interprété par Keith Poulson qui a des faux airs de Dorian Gray (ou d’Oscar Wilde, voir photo) tandis que son ami est interprété par Nick Offerman, régulier de la bande à Byington mais surtout un comique extrêmement populaire de la télévision américaine. Autour d’eux un essaim de belles et jeunes actrices de la scène indépendante de la comédie américaine mais il faudrait surtout signaler la petite brunette Stephanie Hunt (voir photo à la une de ce texte) dans le rôle de la baby-sitter qui devient la maîtresse de Max (et plus tard tombe enceinte de son fils) : sans doute la fille la plus sexy vue sur un écran de cinéma depuis longtemps, sa nonchalance sensuelle et sa disponibilité, sa beauté aussi simple que frappante donnent au film quelques-unes des ses meilleures scènes. La mise en scène procède par saynètes, avec des cadres très stylisés et colorés mais sans jamais trop enfermer les acteurs dans un principe formel trop étroit. Wes Anderson n’est pas le seul dandy texan, il faut désormais compter avec Bob Byington, beaucoup moins gentil mais tout aussi drôle et talentueux.

Bob Byington au Festival del film Locarno

Bob Byington au Festival del film Locarno

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