Olivier Père

Le Commando des morts-vivants de Ken Wiederhorn

L’éditeur indépendant Bach films exhume en DVD une petite perle du cinéma d’horreur américain des années 70, Le Commando des morts-vivants (Shock Waves, 1977). Cette bande fauchée mais bien photographiée, qui distille un véritable climat d’angoisse et une certaine poésie macabre fit la joie des spectateurs des salles spécialisées dans le fantastique, endroits souvent malodorants et mal famés mais à la programmation riche en surprises (à Paris on se souvient du Brady.) Aujourd’hui ce titre repose au panthéon du cinéma psychotronique, à juste titre.

Le Commando des morts-vivants

Le Commando des morts-vivants

Des vacanciers échouent sur une île inhospitalière de Floride, où vit dans un hôtel abandonné un ancien commandant SS (Peter Cushing, vieille gloire de la Hammer) qui les met en garde, trop tard, contre le danger qui rôde. Sous les eaux salées et douces de l’archipel sommeillent des zombies nazis, amphibies et photophobes, résidus d’expériences visant à créer des soldats indestructibles et qui vont décimer le petit groupe en commençant par le capitaine du bateau (John Carradine, vieille gloire de Hollywood). Cette intrigue farfelue rappelle les serials et séries B des années 30 et 40 avec des morts-vivants, des Nazis, des savants fous et des îles mystérieuses. Bach a la bonne idée de proposer dans les suppléments deux obscurs films de zombies beaucoup plus anciens que celui de Ken Wiederhorn mais qui contiennent les mêmes ingrédients : Le Roi des zombies de Jean Yarbrough et La Révolte des zombies de Victor Halperin (réalisateur du fameux White Zombie avec Bela Lugosi.)

Après cette première incursion dans l’horreur Ken Wiederhorn signera un autre film d’angoisse notable, Les Yeux de l’étranger (Eyes of a Stranger, 1981), un « slasher » avec la géniale Jennifer Jason Leigh dans l’un de ses premiers rôles. Histoire de tueur psychopathe Les Yeux de l’étranger est un hommage réussi aux thrillers hitchcockiens de Brian De Palma (Sisters en particulier), au point que De Palma, très impressionné par la mise en scène de Ken Wiederhorn lui demandera de réaliser sa production Body Double avant de décider de signer le film lui-même, avec le résultat génial que l’on connaît. Les Yeux de l’étranger est techniquement beaucoup plus convaincant que Le Commando des morts-vivants et Wiederhorn témoigne d’un remarquable sens du suspens et des effets choc subtilement dosés, mais la suite de sa carrière ne sera pas à la hauteur de ces deux coups de maître.

Le succès relatif du Commando des morts-vivants marqua les esprits et fit des émules en Europe, où l’on vit fleurir au moins deux titres de zombies nazis directement inspirés par le film de Ken Wiederhorn et produits par la société Eurociné : L’Abîme des morts-vivants de Jess Franco (1983) et surtout le lamentable Lac des morts-vivants(1981) situé dans la campagne française et dans lequel trempa Jean Rollin sous le pseudonyme de J.A. Laser.

Le Lac des morts-vivants : comme un air de famille, mais attention à ne pas se tromper de film

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