Olivier Père

Cannes 2012 Day 9 : Holy Motors de Leos Carax (Sélection officielle, en compétition)

Holy Motors

Denis Lavant dans Holy Motors

Eva Mendes dans Holy Motors

Eva Mendes dans Holy Motors

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Chronique d’une merveille annoncée. Passé par bien des aventures et mésaventures de production, Holy Motors est un film magnifique. Carax est un enfant du cinéma, éternel jeune homme malgré les années passées à ne pas faire de films, partagé entre le deuil, les souvenirs, une mélancolie contrariée par une énergie extraordinaire et la jouissance de créer de la poésie avec des images et des sons. Holy Motors est une véritable série B d’artiste, une création sans aucun équivalent dans le paysage mondial, le plus beau film de Carax avec Pola X, dans un registre totalement différent : celui de la rêverie cinématographique, affranchie des règles narratives classiques. Le film, qui invente ses propres formes, est du début à la fin une allégorie et se présente comme un voyage à travers la vie d’un homme en même temps qu’un voyage dans l’œuvre d’un cinéaste. Cet homme et ce cinéaste, c’est bien sûr Leos Carax lui-même. Mais Holy Motors dépasse le projet autobiographique pour être avant tout un film universel sur la vie et le cinéma, le temps et l’image.

Holy Motors

Holy Motors

On y retrouve l’attachement de Carax au cinéma des origines (ici des images de Etienne-Jules Marey), aux machines (limousines, caméras), célébrant le mécanique contre le virtuel, toujours dans la lignée de Cocteau et de Godard. Dans Holy Motors à la magie bricolée, Carax délivre des visions splendides qui n’ont pas besoin de trucages dispendieux pour déclencher la sidération. Le principal effet spécial est le corps humain, celui de Denis Lavant, double et invention de Carax qui ici se multiplie en neuf personnages (performance géniale, où le comédien confirme qu’il est l’héritier de Lon Chaney et des grands burlesques du muet) sans oublier l’apparition sculpturale d’Eva Mendes et la bouleversante séquence avec Kylie Minogue qui chante sa tristesse dans les ruines de la Samaritaine. On n’a qu’une envie, c’est de revoir le film le plus vite possible. Ce n’est pas le meilleur film du festival, c’est LE film du festival.

Holy Motors

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Catégories : Actualités

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