L'apocalypse selon "Mad Max"

Médecin tout juste diplômé, l’Australien George Miller a trois mois à tuer avant d’intégrer un hôpital. Cinéphile, il en profite pour participer à un atelier où il fait la connaissance de Byron Kennedy. Devenus inséparables, les deux hommes bricolent des petits films expérimentaux, étonnés par deux fléaux socialement acceptés : les morts sur la route et la circulation des armes à feu. Ayant fait une croix sur sa carrière médicale, Miller, devenu assistant réalisateur, retrouve Kennedy pour écrire, tourner et produire leur premier long métrage : Mad Max, un road-movie mené sur les chapeaux de roue, dont Mel Gibson, jeune acteur encore inconnu, tient la vedette. Sorti en 1979, le film essuie les foudres de la critique, remontée contre sa complaisance envers la violence. Trois ans plus tard, le duo récidive pourtant avec Mad Max : le défi. Bien qu’ébranlé par la mort accidentelle de Byron Kennedy en 1982, Miller poursuit l’aventure en solo et signe Mad Max : au-delà du dôme du tonnerre (1985), une nouvelle suite pétaradante avec la chanteuse Tina Turner et, pour la dernière fois, Mel Gibson. Appelé à Hollywood, l'Australien y réalise quelques films, parmi lesquels Les sorcières d’Eastwick et Happy Feet, Oscar du meilleur film d’animation en 2007. Mais le cinéaste n’en a pas fini avec "Max le fou" et ses bandes barbares. En 2015, il remet les gaz avec Mad Max : Fury Road, où il réunit Tom Hardy et Charlize Theron, avant le préquel Furiosa : une saga Mad Max, sorti en 2024, dans lequel Anya Taylor-Joy reprend le rôle tenu par Charlize Theron.  

L’espoir au milieu du chaos
À quoi pourrait ressembler le monde si la société s’était effondrée ? Depuis un peu plus de quatre décennies, l’Australien George Miller livre dans Mad Max sa vision violente (et vrombissante) d’un monde postapocalyptique : des hordes sauvages semant la mort sur des bolides délirants, des communautés sous la coupe d’un tyran ou s’accrochant à un semblant de civilisation, des hommes et des femmes ramenés à leur dimension organique, l’eau et l’essence si rares qu’elles valent bien de s’entretuer... Dans cette désolation, un guerrier – puis une guerrière – de la route solitaire tente de ramener un peu d’espoir au milieu de nulle part... Plongeant dans les archives, notamment les interviews données par ses principaux artisans et interprètes, Julien Dupuy (Stephen King – Le mal nécessaire, Keanu Reeves – Messie pop) retrace la genèse et l’évolution d’une saga au succès planétaire, dont l’esthétique a infusé des pans entiers de la pop culture.