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C'est à « Kücük Istanbul », la petite Istanbul comme on surnomme le quartier de Kreuzberg, que s'est développé au début des années 1990 un genre  qui inonde  la scène musicale en Turquie : le rap en langue turque. C'est ici, dans le berceau du rap turc, que Tuğba, sociologue et activiste installée en Allemagne depuis 2016, a rencontré l'un de ses pères fondateurs : Killa Hakan. Il a rejoint le crew de rap germano-turc « Islamic Force » au début des années 1990. Dans ses textes, il évoque la drogue et la violence, mais aussi et surtout le racisme quotidien dont lui et ses amis sont la cible en Allemagne. Grâce à ses textes majoritairement en turc, sa musique devient très vite populaire dans le pays de ses parents, jusqu’à influencer l'image qu’a Tuğba de l'Allemagne.

Aujourd’hui, le travail de défrichage de Killa Hakan a abouti à une nouvelle forme d'échange musical. Certains rappeurs, notamment Summer Cem, ont découvert un nouveau marché dans le pays de leurs parents. Après vingt ans de succès sur la scène musicale allemande, Summer Cem a approfondi sa relation avec la Turquie ces dernières années. Sa chanson « Tamam Tamam », sortie en 2018, enregistre désormais 280 millions de clics sur YouTube, dont une grande partie de Turquie.