28 minutesGarance Le Caisne / Mort du président iranien (20/05/2024)
46 min
Disponible jusqu'au 18/08/2024
Émission du 20/05/2024
Le régime syrien devant la justice française pour ses crimes
En novembre 2013, des hommes des services de renseignement syriens débarquent chez Patrick Dabbagh, un étudiant franco-syrien, et le forcent à les suivre. Le lendemain, c’est son père, Mazzen, qui est interpellé à son domicile. Détenus dans la prison de l’aéroport militaire de Mezzeh, près de la capitale syrienne, ils ne donneront plus jamais signe de vie. Officiellement, ils sont tous deux décédés de crises cardiaques - cause avancée pour des milliers de décès de détenus en réalité morts sous la torture - sans que la famille n'en soit informée. Le 24 octobre 2016, Obeida Dabbagh, frère de Mazen et oncle de Patrick, résidant en France, dépose une plainte contre X au Tribunal de grande instance de Paris. Après sept années d’instruction, la justice française décide de poursuivre trois hauts responsables du régime de Bachar al-Assad : le premier procès en France de hauts responsables du régime syrien pour crimes contre l’humanité s’ouvre le 21 mai 2024. La journaliste et autrice Garance Le Caisne a enquêté sur ces nombreuses disparitions. Elle témoigne sur le dossier Caesar, les disparitions forcées, les tortures et le combat d’Obeida Dabbagh. Garance Le Caisne est notre invitée.
Mort du président iranien : la République islamique ébranlée ?
Il a “sacrifié sa vie pour la nation”. Dimanche 19 mai, le président Ebrahim Raïssi a trouvé la mort en rentrant d'un déplacement dans le nord-ouest du pays. Alors que les médias parlaient d’abord d’un “atterrissage difficile” de l’hélicoptère présidentiel, l’évocation d’un “crash” s’est vite fait entendre. Le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, fait partie des huit autres victimes. Ces derniers mois, le président s'était présenté comme un adversaire résolu d'Israël — l'ennemi de la République islamique — en apportant son soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas depuis le 7 octobre. Il avait une nouvelle fois apporté son appui lors de ce dernier déplacement présidentiel. Âgé de 63 ans, ultra-conservateur, l'ayatollah Raïssi était considéré comme l'un des favoris pour être élevé au poste le plus important de la République islamique, celui de Guide suprême, occupé depuis 35 ans par l'ayatollah Ali Khamenei. Sa mort ouvre ainsi une période d'incertitude politique, dont le premier enjeu sera d'élire son successeur au suffrage universel, au cours d'un scrutin devant être organisé dans les cinquante jours. L’occasion pour la société civile de manifester à nouveau son opposition au régime ? Ou au contraire, l’occasion pour le régime de durcir encore la répression ? Nos invités en débattent.
Enfin, retrouvez également les chroniques de Xavier Mauduit et Marie Bonnisseau.
Présentation
Elisabeth Quin
Pays
France
Année
2023