Rencontre avec Alanis Obomsawin
Lorsqu’Alanis Obomsawin voit le jour en 1932 dans un territoire abénaquis, les autochtones, non-blancs et non-privilégiés sont soumis à de multiples restrictions : leurs liberté d’action et lieux de résidences sont très limités. Grâce à sa personnalité hors du commun, la cinéaste s’engage avec succès dans la lutte contre ces formes d’oppression. Dans les années 1960, elle entame une carrière d’autrice-compositrice-interprète. Elle est repérée par l’Office national du film du Canada (ONF) car, durant ses concerts, elle collecte des fonds pour financer la construction d’une piscine destinée aux enfants de la réserve d’Odanak. En effet, l’accès à la piscine locale leur était interdit. Elle a plus de cinquante œuvres à son actif, majoritairement des documentaires consacrés à l’histoire, à la culture et aux combats toujours d’actualité des Premières Nations : « Mes films ont pour vocation de donner une voix à notre peuple : de relayer notre vision sur la reconnaissance de notre peuple, nos valeurs, notre survie, nos croyances, notre conviction d’appartenir à quelque chose de beau et d’avoir notre place dans ce pays, nous les autochtones. »
L’engagement militant d’Alanis Ombomsawin est indissociable de sa démarche artistique. Dans son œuvre, axée sur l’écologie et la justice sociale, elle bat en brèche la vision du monde héritée du colonialisme.
Pays
Allemagne
Année
2021