Haendel : Giulio Cesare

En pleine guerre civile romaine, Cornélie vient demander à Jules César la grâce pour son époux Pompée. Alors que l’empereur est sur le point de la lui accorder, Ptolémée, roi d’Égypte, croyant avoir accédé aux vœux de César en le débarrassant de son rival, leur fait livrer sa tête. Tous sont horrifiés. Tandis que Cornélie pleure son défunt mari et que son fils Sextus jure de le venger, Cléopâtre, sœur de Ptolémée, décide de séduire César afin d'obtenir son soutien pour conquérir le trône. 
 
Émotions primitives 
Composé en 1723, Giulio Cesare est l’opéra le plus populaire de Georg Friedrich Haendel. Son succès à travers les siècles repose sur une partition brillante et ambitieuse dans laquelle le compositeur déploie à la fois son génie mélodique et son sens du théâtre. L'histoire d'amour entre César et Cléopâtre, mêlée d’intrigues politiques, réunit tous les ingrédients pour séduire le public. S’échappant de la période de l’Antiquité romaine imaginée par Haendel, l’Espagnol Calixto Bieito situe l’action dans une oligarchie indéterminée du XXe siècle, un paradis high-tech dont le décor s’inspire du pavillon de l’Arabie saoudite lors de l’Exposition universelle de 2020 à Dubaï. Autour de l’imposant cube servant d’écran à des projections vidéo, les personnages sont soumis à des émotions primitives tour à tour violentes et sensuelles, mises en scène de façon crue et ironique. Dirigeant son ensemble baroque Le Concert d'Astrée, la cheffe d’orchestre Emmanuelle Haïm fait ici des débuts acclamés à l'Opéra national des Pays-Bas, tandis que sur scène le contre-ténor Christophe Dumaux (Jules César) et la soprano Julie Fuchs (Cléopâtre) se distinguent par un engagement vocal et scénique de haute volée.