La sirène

Septembre 1980, Abadan, ville portuaire et important site pétrolier du sud de l’Iran. Omid, 14 ans, joue au foot avec ses copains. Alors que le jeune gardien de but lève les yeux sur le ballon lancé vers sa cage, son regard suit la trajectoire de missiles prêts à s’abattre sur une raffinerie située à proximité. Soudainement, le ciel s’embrase : l’Irak vient d’attaquer l’Iran. Enfourchant sa bicyclette, Omid croise, sans pouvoir le retenir, son grand frère Abed, qui vient de s’engager dans une unité combattante. Chez lui, son grand-père refuse de quitter la ville avec sa mère tant qu’Abed est au front. Omid décide de rester avec le vieil homme et de retrouver son aîné…

Épopée tumultueuse
Des éclats rouge vif, de l’orangé, du bleu persan, des verts, des gris, des beiges… : c’est avec une palette de couleurs choisies pour illustrer celles caractéristiques du sud de l’Iran et du chaos de la guerre que Sepideh Farsi (Le voyage de Maryam, 7 voiles), revient sur le siège et la destruction d’Abadan au début du conflit avec l’Irak, qui a embrasé son pays natal entre 1980 et 1988. Bien que la sirène du titre, qui retentit pour prévenir des attaques ennemies, n'ait rien à voir avec la créature imaginée par Hans Christian Andersen, c’est toute l’ampleur d’un conte que la réalisatrice déploie au travers de l’épopée d’Omid, fier adolescent résolu à venir en aide à ceux qui restent et à sauver ceux qu’il aime. S’appuyant sur des archives et des souvenirs d’habitants d’Abadan collectés par Sepideh Farsi, le romancier Javad Djavahery (Ma part d’elle) tisse un scénario épique, superbement animé sous la direction de Zaven Najjar *. Sur une BO composée par le musicien de jazz Erik Truffaz, conviant des instruments de musique traditionnels iraniens et des chansons populaires de l’époque, une célébration du courage, de l’amour et de la résistance.

* Zaven Najjar vient de réaliser Allah n’est pas obligé. En compétition officielle au Festival d’Annecy 2025, le film d’animation sortira en salle prochainement.