Le comité de sélection d’ARTE France Cinéma réuni le 12 décembre 2023 a décidé de s’engager sur quatre nouveaux longs métrages.
Out Of This World de Albert Serra
Idéale Audience Group, Les Films du Losange (France), Andergraun Films (Espagne), Forma Pro (Lettonie), Pandora (Allemagne), Rosa Filmes (Portugal).
Une délégation américaine se rend en Russie en pleine guerre d’Ukraine pour tenter de trouver une solution à un différend économique lié aux sanctions. Out Of This World explore l’éternelle rivalité entre la Russie et les USA.
Tournage prévu du 3 juin au 10 juillet 2024 en Lettonie.
La Petite Dernière de Hafsia Herzi
June Films (France), Katuh Studio (Allemagne)
Pour son troisième long métrage après Tu mérites un amour et Bonne Mère, Hafsia Herzi s’est librement inspirée du roman La Petite Dernière de Fatima Daas. Fatima, la cadette d’une famille d’immigrés algériens a grandi dans une maison où l’amour et la sexualité sont considérés comme tabou. De son lycée de banlieue, où elle joue les cancres, elle intègre une classe préparatoire huppée. Entre le passage de la frontière sociale, son désir pour les femmes qu’elle assume de plus en plus et sa foi musulmane qui s’y oppose, Fatima va devoir affronter ses identités multiples. A mesure qu’elle prend ses distances avec la tradition familiale et débute sa vie de jeune femme, elle découvre de nouveaux codes.
Tournage prévu en mars et avril 2024 à Nancy et en Ile-de-France.
L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho
MK Productions (France), CinemaScopio (Brésil)
Avec Wagner Moura.
1977. Dans un Brésil tourmenté par la dictature militaire, Marcelo, un homme d’une quarantaine d’années fuyant un passé trouble, arrive dans la ville de Recife où il espère construire une nouvelle vie et renouer avec sa famille. C’est sans compter sur les menaces de mort qui rodent et planent au-dessus de sa tête.
Tournage prévu en mars-avril 2024 au Brésil.
Les Aigles de la République de Tarik Saleh
Memento Productions (France), Unlimited Stories (Suède), Ström Pictures (Danemark)
Avec Fares Fares, Lyna Khoudri.
L’acteur le plus adulé d’Égypte, George El-Nabawi, tombe du jour au lendemain en disgrâce auprès des autorités. Sur le point de tout perdre, George se retrouve alors projeté dans le cercle le plus fermé du pouvoir et réalise vite qu’il ne risque pas seulement d’y perdre son âme, mais qu’il s’est littéralement jeté dans une dangereuse danse macabre.
Bonsoir M. Père,
Félicitations pour ces quatre nouveaux longs métrages. J’ai hâte de les voir.
Je suis votre blog depuis plusieurs années maintenant. En tant que jeune scénariste et metteur en scène de 25 ans, je suis fasciné par le cinéma de l’âge d’or américain. Votre passion pour le 7ème art est impressionnante, et vous m’avez fait découvrir de nombreux films.
Mon amour pour le cinéma a commencé à Chicago, où j’ai étudié. Là-bas, un de mes professeurs m’a fait découvrir le cinéma de Joseph H. Lewis avec « Gun Crazy ». Ce film a eu un impact profond sur moi, car il m’a fait comprendre que le cinéma est bien plus qu’un simple art, mais un langage puissant et universel, doté d’une grammaire spécifique. D’autres films tels que « Detour » d’Edgar G. Ulmer, « Crossfire » d’Edward Dmytryk, « A Guy Named Joe » de Victor Fleming et « Angels with Dirty Faces » de Michael Curtiz ont façonné ma vision du cinéma. Tous ces maîtres m’ont inspiré !
Le cinéma français a également eu un impact sur moi. Beaucoup de jeunes réalisateurs parlent de Godard, Truffaut et des autres figures de la Nouvelle Vague, qui ont incontestablement marqué leur époque. Cependant, je trouve dommage de résumer près de 100 ans d’histoire du cinéma francophone à cette seule période. Le cinéma de Marcel Carné m’émeut à chaque fois. René Clair et son célèbre « Sous les toits de Paris » avec Albert Préjean est impressionnant pour son époque. Et bien sûr, nous ne pouvons pas oublier le grand Jean Renoir, qui a un jour donné ce conseil à John Ford : « Ne fais pas de cinéma si tu ne glorifies pas l’homme ». N’est ce pas formidable?
J’aimerais beaucoup avoir l’opportunité de discuter davantage avec vous et obtenir vos précieux conseils.
Je vous remercie.
Bien à vous,
Samuel.
Cher Samuel,
merci pour votre message et vos propos qui me touchent. Oui Gun Crazy est un chef-d’oeuvre de la série B qui a inspiré de nombreux réalisateurs et les années 30 sont la plus grande période du cinéma français. Sous les toits de Paris est un film qui m’avait beaucoup impressionné – il vient de ressortir en blu-ray. Au plaisir d’en discuter avec vous, ains que d’autres sujets cinématographiques.
Cher Olivier,
Belles promesses une nouvelle fois avec cette constance d’un désir de cinéma ouvert sur le monde.
Arte incarne le meilleur de la politique des auteurs tout en osant faire des paris sur de nouveaux noms.
On ne dira jamais assez la dimension créative dont la production est empreinte quand elle est renseignée, sensible et audacieuse.
Dans le lot, c’est le nouveau film d’A Serra qui m’intrigue le plus. On l’attendait avec un projet sur l’art contemporain et il va revenir avec une variation sur l’état de guerre. Après Pacifiction, se confirme un goût pour le monde contemporain comme si AS entamait un nouveau cycle après ses 5 voyages dans un passé fantasmé.
Du temps s’est écoulé depuis que nous découvrirons, sidérés, Honor de cavalerie. Une œuvre s’est déployée.
Tout cela est réjouissant et rappelle combien la France a toujours été à la manœuvre pour accompagner de grands cinéastes d’ailleurs: Lang, Ophuls, Bunuel, Almodovar, Lynch, Ruiz et tant d’autres…
Vous incarnez avec panache et rigueur ( c’est compatible) cette ligne de conduite indispensable.
Bravo!
Bonnes fêtes
Cher Ballantrae,
merci pour votre message, et vos compliments, nous avons la chance de travailler avec certains des auteurs les plus passionnants et talentueux du cinéma contemporain. Le projet d’Albert Serra réserve bien des surprises qu’il est encore trop tôt de dévoiler. amitiés, et joyeuses fêtes.
Vous nous mettez l’eau à la bouche!
Albert ne peut que nous surprendre cette fois encore.
Merci pour votre réponse.
Et encore joyeuses fêtes.
Amitiés