Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton

ARTE diffuse Quand les aigles attaquent (When Eagles Dare, 1968) de Brian G. Hutton dimanche 11 avril à 20h55. On doit ce récit d’une opération commando en pleine Seconde Guerre mondiale à l’écrivain et scénariste écossais Alistair MacLean, dont l’adaptation cinématographique du roman Les Canons de Navarone avait rencontré un immense succès en 1961. Le film de J. Lee Thompson lança la mode de films de guerre narrant des missions suicides particulièrement audacieuses, avec leur lot de rebondissements et de péripéties violentes. Quand les aigles attaquent réussit à égaler voire surpasser son modèle grâce à son duo de vedettes, Richard Burton et Clint Eastwood, sa mise en scène efficace et surtout son scénario astucieux : un commando britannique parachuté au-dessus des Alpes autrichiennes afin de récupérer un général américain retenu prisonnier dans une forteresse nazie. Il apparaît au cours du récit que l’opération n’est qu’un leurre pour identifier l’agent double au sein du MI6 qui renseigne l’ennemi allemand. Le film propose ainsi un mélange détonnant d’action, de suspens et d’espionnage, dans des paysages enneigés de montagne et le décor quasi unique d’un immense château transformé en base militaire. La répartition des taches entre les deux stars est simple : le taciturne Eastwood, échappé des westerns de Leone, procède à un nombre record d’assassinat de soldats allemands et de destruction de matériel, tandis que l’éloquent Burton, maître de la parole et de la dialectique, parvient à démasquer le traître à l’issue d’un monologue riche en retournements de situations. On reconnaîtra dans ce morceau de bravoure verbale l’influence majeure de la scène de la taverne de Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, grand admirateur du film de Hutton. Au-delà de ses coups de théâtre à répétition, de son ironie bienvenue et d’un traitement presque pop de son sujet, Quand les aigles attaquent propose un extraordinaire spectacle guerrier où deux hommes parviennent à annihiler une armée entière, dans un déluge de scènes pyrotechniques, de fusillades et d’explosions digne d’une aventure de James Bond.