ARTE diffuse Solaris (2002) de Steven Soderbergh lundi 24 février à 22h30.
Produit par James Cameron et réalisé par le caméléon Soderbergh, Solaris est la nouvelle adaptation d’un roman de Stanislas Lem déjà porté à l’écran par Andrei Tarkovski en 1972 dans un splendide space opera slave que le cinéaste avait conçu en réaction contre le 2001 de Kubrick qu’il avait détesté. Le point de départ est le même : un docteur est envoyé en mission à bord de la station Prométhée, pour enquêter sur l’étrange comportement d’un petit groupe de scientifiques sous l’influence de la planète Solaris. Il est hanté par le souvenir de son épouse décédée, rêve à elle et constate sa réapparition. Steven Soderbergh envisage Solaris comme un film de science-fiction sans action ni effets spéciaux spectaculaires, recentré sur les sentiments et les aventures mentales d’une poignée de personnages enfermés dans une station spatiale. Le projet appartient à la veine expérimentale de son auteur, qui bénéficie cependant d’un budget important et de la participation d’une star, George Clooney, dans le rôle principal. On retrouve aussi, dans cet étrange projet de SF pensante, certaines préoccupations de Cameron déjà exprimées dans Abyss, telles le couple en crise et les divinités extraterrestres. L’image, le son, la musique, la photogénie et l’under acting du couple formé par Clooney et Natascha McElhone nous plongent dans une ambiance arty feutrée et en apesanteur, à l’opposé des blockbusters hollywoodiens bruyants et pyrotechniques. Les considérations métaphysiques du roman et du film original sont occultées par ce Solaris 2.0 qui se concentre sur l’histoire d’amour, avec une variation sur le scénario de la seconde chance. L’esthétisme glacé de Solaris, ses dialogues minimalistes et ses flash-backs romantiques rappellent que Soderbergh est bien le fils spirituel américain de Michelangelo Antonioni et de Claude Lelouch.
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