Olivier Père

Le Cavalier électrique de Sydney Pollack

Robert Redford vient de souffler ses 80 bougies (le 18 août) et ARTE lui souhaite un bon anniversaire en diffusant dimanche 4 septembre deux films très représentatifs de sa carrière d’acteur : Le Cavalier électrique (The Electric Horseman, 1979) à 20h50 et Votez Mc Kay (The Candidate, 1972) à 23h10.

Tout au long de sa filmographie Sydney Pollack a exclusivement travaillé pour et avec des stars du grand écran et c’est avec Robert Redford que cette collaboration a été la plus fertile : sept longs métrages ensemble entre 1966 et 1990. Pollack peut être considéré comme un anti-Peckinpah, un anti-Friedkin ou un anti-Eastwood dans la mesure où il a toujours voulu s’inscrire dans un prolongement du cinéma hollywoodien classique, malgré quelques tentation modernistes ou baroques à ses débuts (voir l’étrange Un château en enfer), sans volonté de rupture formelle ou de provocation anarchiste. Pollack a souvent privilégié la séduction à la noirceur ou à la violence. C’est la raison pour laquelle il a trouvé en Redford, la star masculine la plus séduisante du Nouvel Hollywood, son acteur de prédilection. Le Cavalier électrique fonctionne comme une comédie romantique des années 30 ou 40, avec un duo mal assorti embarqué dans une course poursuite à travers des paysages grandioses, après une rencontre orageuse à Las Vegas. Il est un ancien champion de rodéo en pleine déchéance, devenu un cow-boy d’opérette à la solde d’une multinationale (Redford, avec moustache), elle est une journaliste de télévision pète-sec excitée à l’idée de réaliser un reportage sensationnel sur cet anachronisme vivant (Jane Fonda, avec brushing). Le film brocarde le cynisme moderne et le pouvoir de l’argent, opposé à l’idéalisme archaïque de son personnage principal, qui décide de prendre la fuite et dire adieu à un juteux contrat pour sauver un cheval pur sang et lui rendre sa liberté – et la sienne, par la même occasion. Le Cavalier électrique est une fable écologique dans laquelle Redford incarne les valeurs de l’Ouest sauvage. C’est charmant et sympathique, et constitue une pause récréative – et lucrative puisque le film sera un grand succès au box office – sept ans après l’opus majeur de Redford et Pollack, Jeremiah Johnson qui lui aussi sublimait les montagnes de l’Utah.

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