
La Cible hurlante (1972)
Un homme en prison depuis onze ans apprend de sa femme qu’elle est enceinte. Fou de rage, il s’évade avec la complicité d’un autre prisonnier et cherche à la tuer. (Ivre) mort en 1999 dans un bar de Malte, sur le tournage de Gladiator de Ridley Scott, Oliver Reed fut à la fois un mercenaire du cinéma international, un rebelle du cinéma britannique, un bagarreur impénitent et un grand acteur quand il s’en donnait la peine. Comme Klaus Kinski, avec lequel il partageait un mauvais caractère légendaire, un appétit gargantuesque pour les plaisirs de la vie et une extravagance naturelle favorisée par un goût immodéré de la bouteille, sa carrière est chaotique et désordonnée, partagée entre les grands rôles dans des films de genre, les productions prestigieuses et les participations alimentaires. Oliver Reed connaît une jeunesse aventureuse (il est boxeur, puis videur dans une boîte de strip-tease, entre autre) avant de s’intéresser au métier d’acteur sur les conseils de son oncle, le metteur en scène Carol Reed. D’abord figurant, il accède au vedettariat grâce à plusieurs productions Hammer, notamment La Nuit du loup-garou de Terence Fisher qui lui offre un inoubliable et premier rôle principal. Célèbre pour sa collaboration tapageuse avec Ken Russell (Love, Les Diables, Tommy), fidèle également à Michael Winner et Richard Lester, c’est pourtant avec des réalisateurs non britanniques qu’Oliver Reed tournera deux de ses meilleurs films : La Poursuite implacable (Revolver, 1973) de Sergio Sollima, lors d’une période italienne écourtée par les échecs commerciaux et sa réputation exécrable à Cinecittà; et Chromosome 3 (The Brood, 1979) de David Cronenberg. On pourrait écrire sur la centaine de films dans lesquels a tourné Oliver Reed tant on aime cet acteur, superbe même dans les productions les plus médiocres ou improbables. Le physique de brute d’Oliver Reed n’a jamais été aussi impressionnant que dans La Cible hurlante (Sitting Target, 1972) où, dès le générique, on le voit faire des pompes dans sa minuscule cellule, le visage déformé par l’effort et le grand angulaire. La Cible Hurlante, signé par l’excellent petit cinéaste Douglas Hickox (Théâtre de sang) est sans doute le meilleur et le plus violent thriller jamais réalisé en Grande-Bretagne. Davantage encore que Get Carter de Mike Hodges, La Cible hurlante reste l’exemplaire réussite, dépressive et triviale, du cinéma policier anglais des années 70. À redécouvrir d’urgence, même si ce film, à notre connaissance, n’est toujours pas disponible en DVD. Je l’ai vu à la Cinémathèque française, et il est parfois programmé sur les chaînes câblées.
Ca semble très intéressant, mais le DVD reste introuvable!
Hélas. Il existe pourtant un DVD aux Etats-Unis mais sans bonus ni sous-titres ni restauration de l’image dans la collection Warner Archives, uniquement en zone 1.
Le film mérite beaucoup mieux.