Olivier Père

Cannes 2011 Day 5

Fidèle à mon habitude, je rate le film dont tout le monde parle (à tort et à travers) depuis la fin de la première projection matinale : The Tree of Life de Terrence Malick. Les clichés, les idées reçues et les formules lapidaires font souvent lieu de discours critique, même à chaud, dans les grands festivals. Je verrai tranquillement à Paris ce gros morceau de cinéma attendu depuis plusieurs années et qui ne pouvait que susciter des réactions à la fois excessives et déceptives. Mais quelqu’un de confiance me confie avoir beaucoup pleuré à la projection, ce qui est très bon signe et donne plutôt envie.
Vu en revanche L’Apollonide, souvenirs de la maison close (photo en tête de texte) de Bertrand Bonello, et c’est splendide. Grand film féministe et mélancolique (comme toujours chez Bonello, qui signe ici son meilleur film.) L’Apollonide parle de l’impossibilité des hommes de rencontrer et de connaître vraiment les femmes. C’est aussi un film sur l’inexorable écroulement d’un monde. L’image et la mise en scène inventent une sorte de raffinement janséniste, où l’émotion et le baroquisme effleurent avec subtilité. Difficile de dire quelle est l’actrice la plus merveilleuse, elles le sont toutes, de Jasmine Trinca à Judith Lou Levy, en passant par Hafsia Herzi. Les clients sont tout aussi bien choisis, avec des apparitions magnifiques du grand Jacques Nolot (l’auteur d’Avant que j’oublie, un des plus beaux films français de ces dernières années) et le non moins excellent Louis-Do de Lencquesaing (apprécié récemment dans Le Père de mes enfants.)
Je ne suis pas à Cannes comme critique, mais pour poursuivre mon travail de directeur artistique du Festival del film Locarno : voir des films au Marché, prendre des rendez-vous avec les vendeurs et les producteurs, rencontrer les acteurs et les réalisateurs…

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