Olivier Père

L’Esclave libre de Raoul Walsh

Est-ce la sortie de Django Unchained et ses décors de plantations sudistes demain mercredi 16 janvier qui a donné à Jean-Max et François Causse l’idée de ressortir le même jour L’Esclave libre (Band of Angels, 1957) de Raoul Walsh en copies neuves? C’est possible et c’est une excellente initiative même si Tarantino n’est pas vraiment un cinéaste walshien (il se réclame davantage de Hawks et Leone que de Ford ou de l’auteur de Gentleman Jim.) « Le film romanesque par excellence » écrit Jacques Lourcelles à propos de L’Esclave libre dans son dictionnaire et on ne peut que lui donner raison.

L'Esclave libre

L’Esclave libre

Kentucky, 1850. La fille d’un propriétaire ruinée (Yvonne De Carlo) découvre que sa mère était noire. Elle manque de devenir folle, subit l’humiliation de l’esclavage avant d’être achetée par un mystérieux aventurier (Clark Gable) dont elle tombera amoureuse. L’Esclave libre compte parmi les nombreux chefs-d’œuvre de Raoul Walsh qui signe un sublime mélodrame à mille lieues de tous les Autant en emporte le vent du monde.

Le film confirme l’affection qu’éprouvait Walsh pour les parias, les marginaux et les déclassés de toutes sortes, davantage que pour les figures héroïques qui sont finalement peu nombreuses dans son œuvre. Le couple d’amants impossibles formé par Yvonne de Carlo et Clark Gable est l’un des plus émouvants et sensuels du cinéma hollywoodien. L’une est marquée du sceau de l’infamie, l’autre charrie la faute d’un sombre passé. C’est le troisième film tourné coup sur coup par Gable et Walsh, duo de rêve, après Les Implacables et Le Roi et Quatre Reines. Une fois n’est pas coutume le titre français avec son admirable oxymore est plus beau que l’original.

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