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Toutes les vies de Kojin
Être gay au Kurdistan88 min
Disponible à partir du 29/09/2025
Dans un documentaire à la première personne, Diako Yazdani, réfugié politique en France, se rend en Irak où, accompagné de Kojin, un ami gay de 23 ans, il confronte - avec beaucoup d'humour - sa famille pieuse, ses amis et d'autres membres de la communauté kurde à leurs préjugés sur l'homosexualité. Il dresse le portrait d'une société où l'homosexualité semble ne pas exister.
Né au Kurdistan iranien, réfugié politique à Paris depuis 2011, Diako Yazdani, ne pouvant retourner en Iran, retrouve chaque année sa famille dans une ville au pied des montagnes du Kurdistan irakien. Révolté par la condition des homosexuels dans les pays soumis à la loi islamique, il décide de leur présenter Kojin, un garçon de 22 ans dans l’incapacité de s’assumer librement, pour qu’il leur raconte son histoire. Il filme leurs échanges, ainsi que les rencontres du jeune homme avec d’autres membres de la communauté kurde. Kojin, de son côté, éprouve le besoin de plus en plus impérieux de mener sa vie comme il l’entend, au risque de se mettre en danger.
Laisser une trace
Dans ce film à la première personne, Diako Yazdani confie qu’autrefois il aimait qu’on lui lise le passage du Coran sur l’histoire du peuple de Loth, réfugié dans la ville de Sodome : pour l’enfant qu’il était, le châtiment adressé par Allah aux dépravés avait quelque chose de rassurant. Le chemin qu’il a parcouru depuis – jusqu’à l’exil politique – l’a conduit à se détourner de la religion, mais pas de sa famille, qui se montre ouverte à sa démarche et accueille Kojin avec bienveillance, même si les préjugés demeurent. Au-delà de la relation d’un exilé avec ses proches, décrite avec beaucoup d’humour, le film fait le portrait glaçant d’une société en grande majorité conservatrice et réfractaire à toute différence, dont l’incarnation la plus spectaculaire est un imam spécialisé dans les exorcismes en tous genres, au discours à la fois lunaire et effrayant. De manière générale, face au "mal" dont souffre Kojin, on s’en remet à Dieu, à un déni enveloppé de superstition, ou à l’appartenance à une culture ancestrale qui justifie la barbarie. De son côté, avec un courage qu’il exprime tout en douceur, Kojin affirme de plus en plus fortement son désir de liberté et se confie au réalisateur dans le but de "laisser une trace" dans la page encore blanche de son existence. L’histoire de ses blessures fait de ce film un témoignage aussi édifiant qu’émouvant.
Réalisation
Diako Yazdani
Pays
France
Année
2019