Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Dimitri Chostakovitch, symphonie en rouge
57 min
Verfügbar bis zum 14/05/2026
À la télévision le dimanche, 14. septembre um 17:40
Disparu il y a cinquante ans, le 9 août 1975, Dimitri Chostakovitch est considéré comme un compositeur majeur du XXe siècle. Portrait d’un musicien qui fut tour à tour célébré et mis au ban par la dictature soviétique.
Né à Saint-Pétersbourg en 1906 d’un père ingénieur et d’une mère pianiste, Dimitri (Dmitri en russe) Chostakovitch manifeste très tôt ses dons pour la musique. À 13 ans, en 1919, il intègre le conservatoire Rimski-Korsakov, où il suit les classes de piano et de composition. Contraint, à la mort de son père, d’aider sa mère à subvenir à leurs besoins, il travaille le soir, en parallèle de ses cours, comme pianiste dans des cinémas, improvisant ses morceaux. Sa première symphonie, qu’il présente pour l’obtention de son diplôme, lui vaut d’emblée une reconnaissance internationale : plusieurs chefs d’orchestre s’en emparent à l’étranger, notamment Arturo Toscanini. Chostakovitch creuse son sillon en développant un langage musical avant-gardiste et enchaîne les pièces audacieuses. Après avoir séduit le public avec Le nez (1930), son premier opéra inspiré d’une nouvelle grinçante de Nicolas Gogol, il en compose un second, Lady Macbeth de Mtsensk (1934). Vilipendée pour son "formalisme petit-bourgeois" par Staline et ses vassaux, l’œuvre est interdite deux ans plus tard. Alors que la terreur des purges politiques s’installe, Chostakovitch, tombé en disgrâce, craint pour sa vie. Longtemps, il dormira tout habillé, sa valise prête, en prévision d’une arrestation qu’il redoute plus que tout…
Choix impossible
Chostakovitch a laissé une œuvre foisonnante : quinze symphonies, six opéras, six concertos, trois ballets, plus de vingt pièces de musique de chambre, une cinquantaine de partitions pour le théâtre et le cinéma... Commencé sous Lénine et clos sous Brejnev, son demi-siècle de carrière fut tout entier marqué par un choix impossible : comment créer et survivre sous un régime totalitaire ? Tour à tour encensé, mis au ban ou instrumentalisé au gré des intérêts des maîtres successifs du Kremlin, le compositeur a dû sans cesse louvoyer, délaissant même un temps le genre symphonique pour lui préférer la musique de chambre, moins exposée à la suspicion des autorités. Nourri de sa musique si expressive, de riches archives et de témoignages apportés par de fins connaisseurs – parmi lesquels les chefs d’orchestre Semyon Bychkov et Thomas Sanderling, sa biographe Elizabeth Wilson, le pianiste Nicolas Stavy –, ce portrait embrasse sa vie et son œuvre, pour mettre en lumière la manière dont le régime a pesé sur cette dernière.
Réalisation
Philippe Picard
Jérôme Lambert
Pays
France
Année
2025