Nikolaï Rimski-Korsakov : Shéhérazade

En 1888, Nikolaï Rimski-Korsakov, alors âgé de 44 ans, était une figure incontournable de Saint-Pétersbourg. Interrompant l’orchestration de l’opéra Le Prince Igor de son ami Borodine récemment décédé, le musicien écrivit rapidement Shéhérazade qui s’inscrit dans la culture orientale et prend racine dans les contes des Mille et Une Nuits.

Trahi par sa femme, le sultan Schahriar veut épouser chaque soir une nouvelle jeune fille et la faire étrangler au petit matin pour se prémunir de toute infidélité. Pour échapper à cette malédiction, la belle Shéhérazade, fille du grand vizir, sauve sa vie en lui racontant un conte qui le captivera durant mille et une nuits jusqu’à ce qu’il renonce à son dessein. Shéhérazade est représentée par un violon solo accompagné de la harpe dont le récitatif tout en arabesques séductrices incarne la fascinante conteuse. La composition se base sur différents épisodes de cette histoire.

Donnée à Paris en 1899 aux Concerts Lamoureux, la partition impressionne Debussy et Ravel qui s’en souviendront dans La Mer et Daphnis et Chloé. En 1910, Michel Fokine en fera un ballet, représenté par les Ballets russes de Diaghilev sur la scène du Palais Garnier, spectacle qui enthousiasme Marcel Proust et dont on retrouve l’écho dans À la recherche du temps perdu.

Mouvements :

1. La mer et le vaisseau de Simbad (Largo e maestoso - Allegro non troppo)

2. Le récit du prince Kalender (Lento - Andantino - Allegro molto - Con moto)

3. Le jeune prince et la jeune princesse (Andantino quasi allegretto - Pochissimo più mosso - Come prima - Pochissimo più animato)

4. Fête à Bagdad - La Mer - Le Vaisseau se brise sur un rocher surmonté d'un guerrier d'airain (Allegro molto - Vivo - Allegro non troppo maestoso)

Filmé le 19 décembre 2024 au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg.