Rêve de valse

Le duc Eberhard XXIII de Flausenthurn souhaiterait voir sa fille, la princesse Alix, épouser le prince Peter Franz, héritier du trône et déjà âgé. Mais la belle refuse, jetant son dévolu sur l’aide de camp de ce dernier, le séduisant comte Nikolaus Preyn… Alors que le mariage se prépare entre les deux jeunes gens, Preyn, coureur de jupons pour qui rien ne vaut la grande vie viennoise, se désole des mœurs anachroniques et guindées de sa fiancée. Après des noces à l’invraisemblable cérémonial, le jeune époux s’échappe du palais pour passer la soirée dans une guinguette ; il y engage un flirt avec Franzi, une jolie violoniste qui s’y produit – et qui ignore avoir affaire au prince consort… Par un étrange concours de circonstances, cette dernière se retrouvera bientôt engagée pour insuffler un peu de modernité et de créativité "viennoise" à la princesse, qui souhaite tout faire pour reconquérir son époux...

Mélancolie viennoise
Adaptant une opérette d’Oscar Straus avec le scénariste réputé Robert Liebmann, Ludwig Berger met en scène une comédie pleine de légèreté, mais aussi infusée de mélancolie, qui dénonce le conservatisme. Tourné en 1925 à Berlin et à Vienne, au château de Schönbrunn, ce film, succès de l'année, valut au cinéaste mélomane et à son frère Rudolf Bamberger, auteur des remarquables décors, une invitation aux États-Unis, où le réalisateur travailla pour les studios hollywoodiens. Ce Rêve de valse a connu plusieurs versions au cinéma, dont la plus célèbre reste celle d'Ernst Lubitsch, Le lieutenant souriant (1931) avec Maurice Chevalier et Claudette Colbert. Pour ce joyau muet centenaire, le jeune compositeur espagnol Diego Ramos Rodríguez signe une musique symphonique inspirée qui navigue avec virtuosité entre Oscar Straus et Johann Strauss pour rencontrer des univers sonores plus contemporains. Une manière de transposer les mutations sociétales qui affleurent dans le film.