L'île aux musées, histoire d'une nation (2/2)

Le buste de Néfertiti, l’imposant autel de Pergame, la porte d'Ishtar - une des huit portes de la cité intérieure de Babylone - mais aussi les impressionnistes français et des découvertes de la protohistoire de l'humanité font partie des œuvres qui attirent chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier sur l’Île aux musées de Berlin.

Dans cette deuxième partie il sera question de l'évolution de l'Île aux musées dans la première moitié du 20e siècle. A commencer par un grand scandale. A l’époque la Nationalgalerie était destinée à accueillir exclusivement de l’art allemand, selon les souhaits de l’empereur Guillaume II. Avec l’acquisition du tableau de Manet "Dans la serre", von Tschudi le directeur du musée s’attire les foudres de l’empereur qui le congédie sur le champ. La création d'une collection dédiée à l'art islamique au musée Bode, dans lequel est exposée la magnifique chambre d'Alep, sera en tout point innovante. Le musée de Pergame, sorte de "musée de l'architecture" unique en son genre, abrite l’imposant autel du même nom et la fabuleuse porte d'Ishtar. L'Empire allemand veut également s'établir en tant que nation des sciences et acquiert peu avant la Première Guerre mondiale le squelette de l'homme de Néandertal pour une somme colossale. En 1924, le buste de Néfertiti est exposé pour la première fois sur l'Île aux musées, accompagné de demandes de restitution de la part de l'Égypte.

Les cinq musées, la variabilité et la richesse de leur contenu mais aussi les nombreuses vicissitudes de leur histoire font de l'Île aux musées un complexe muséal unique au monde et un miroir de l'histoire allemande.