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À suivre :
En Italie : qu'est ce que le fascisme pop ?Les ambassadeurs de la collaboration
53 min
Disponible à partir du 10/06/2025
À la télévision le mardi 10 juin à 22:30
- Version originale
Comment, sous l’Occupation, les diplomates Fernand de Brinon et Otto Abetz ont été les artisans de la collaboration d’État entre la France et l’Allemagne, animés par la vision d'une Europe fasciste, sous domination allemande.
Au début des années 1930, Otto Abetz, qui enseigne l’art à Karlsruhe, organise en Forêt-Noire des rencontres entre de jeunes Français et Allemands. Francophile et ambitieux, il rêve de réconcilier les deux pays, profondément marqués par le traumatisme de la Première Guerre mondiale. Séduit par les thèses du national-socialisme, il s’est rapproché de Joachim von Ribbentrop, en charge de la diplomatie nazie, et en devient le bras droit en 1934. Au comité France-Allemagne qu’il a fondé, il a fait la connaissance de Suzanne, son épouse française – et juive –, mais aussi de Fernand de Brinon. Par l’entremise de Ribbentrop, ce dernier sera le premier journaliste français à obtenir, en 1935, une interview du chancelier Adolf Hitler. Lorsque la France signe l’armistice en juin 1940, leurs routes se croisent de nouveau. Otto Abetz retrouve Paris (où il était déjà en poste en 1938 et 1939) comme ambassadeur du Reich et Fernand de Brinon, appelé par Pierre Laval, est nommé ambassadeur du gouvernement de Vichy auprès des forces d’occupation allemandes. Jusqu’en 1944, les deux nationalistes vont être les chevilles ouvrières de la collaboration d’État entre leurs deux pays.
Insouciance et terreur
S’appuyant sur des images d’archives rares et sur les écrits personnels de la fille de Pierre Laval, Josée de Chambrun, qui fut une proche confidente des deux diplomates, ce documentaire coécrit par l’historien Jean-Marc Dreyfus (Le catalogue Goering) retrace leur existence et celle de leur entourage tout au long de la guerre. D’un côté, l’insouciance et la légèreté des dîners privés, des soirées à l'opéra ou au théâtre qu’ils partagent et les salons mondains où ils côtoient l’élite politique, militaire et culturelle nazie et collaborationniste. De l’autre, la terreur qu’ils engendrent en organisant le pillage économique du pays, la persécution et la déportation des juifs, la lutte contre la résistance, les exécutions d’otages, la guerre d’extermination à l’Est à laquelle participent les engagés de la Légion des volontaires français (LVF). Aveuglés par l’idéologie national-socialiste, les deux jusqu’au-boutistes seront rattrapés par la justice après la Libération : Brinon a été fusillé en 1947 et Abetz, condamné à vingt ans de travaux forcés pour crimes de guerre. Gracié en 1954, il mourra quatre ans plus tard dans un accident de voiture sur lequel la lumière n’a jamais été faite.
Réalisation
Pierre-Olivier François
Jean-Marc Dreyfus
Pays
Allemagne
France
Année
2025