Bruce Springsteen and the E Street BandDarkness on the Edge of Town

Pour les fans du "Boss", c'est un vieux rêve qui s'exauce. Voir Bruce Springsteen jouer en une session unique l'intégralité d'un de ses disques, chaque morceau dans le bon ordre, se rapproche de l'idée d’un moment parfait. En terrain balisé certes, mais ici extraordinairement défriché et régénéré par le maître et un E Street Band à l'énergie peu commune. En 2009, Bruce Springsteen et ses musiciens s'installaient dans un théâtre historique du New Jersey pour célébrer les 30 ans de l'album emblématique Darkness on the Edge of Town. Quatrième opus dans la discographie de l'Américain, faisant suite au tourbillonnant Born to Run, Darkness est un joyau noir, à la fois lyrique et ramassé, capable d'euphoriser son auditoire comme de le plonger dans une profonde mélancolie. Tous habillés de noir, les musiciens du E Street Band enchaînent les bourrasques et les accalmies, les déflagrations et les à-pics électriques, chaque titre donnant l'impression d'être soulevé par une vague de force brute. De la revendication à une vie meilleure de "Badlands" à l'engagement désespéré de "Darkness on The Edge of Town" en passant par des versions stupéfiantes de classiques tels que "Promised Land", "Prove it all Night" et "Racing in the Street", Bruce Springsteen reste concentré à l'extrême, tendu comme une corde de guitare. Comme s'il jouait sa vie, une fois encore.