Le clavecin selon Jean Rondeau

“À cause de son passé un peu sinueux, le clavecin a une connotation un peu étrange en Europe. On a dû réapprendre son langage”, raconte-t-il. Considéré comme un instrument de la noblesse lors de son âge d'or, aux XVIIe et XVIIIe siècles, et donc associé à l'opulence et à la décadence, il a été balayé par la Révolution française et sa modernité, au profit de son successeur, le piano. Mais l’instrument aux cordes pincées a connu un regain d’intérêt dans les années 1950, avec le retour de la musique ancienne, puis dans les années 1960 avec quelques incartades dans la musique pop. C’est donc à la radio que Jean Rondeau a entendu du clavecin à l’âge de 5 ans. Fasciné “par le son plus que par l'instrument lui-même”, il n’a depuis cessé de perfectionner sa pratique et d’en dépoussiérer les usages par son énergie et sa décontraction. Ce documentaire en forme de portrait-concert permet de découvrir la philosophie de celui qui voit la musique comme “un jeu avec le temps et l’espace” et d’approfondir la connaissance du clavecin, dont il loue l’intensité chromatique. En fil rouge, le fameux Concerto pour clavecin en ré mineur de Jean-Sébastien Bach, joué avec un orchestre baroque.