Colonia Dignidad

Pendant près de 40 ans, au Chili, Paul Schäfer règne en maître absolu sur la Colonia Dignidad, un véritable État dans l’État. Il transforme le village en un bastion contre le communisme, faisant fabriquer des armes et creuser des bunkers. Seuls le gourou et les membres de la direction ont accès aux informations. Rien ne doit détourner les colons de Dieu et de la lutte contre le communisme. Après le coup d'État de 1973, Schäfer sert les nouveaux dirigeants. Le chef de la police secrète Manuel Contreras et le dictateur Augusto Pinochet sont les bienvenus, tandis que les opposants au régime chilien sont torturés ou tués dans les caves de la colonie. En 1976, une première ombre vient assombrir le paradis de Schäfer : l’ONU publie un rapport sur les crimes du général Pinochet et Amnesty International révèle que la colonie a pratiqué la torture pour le compte du dictateur. 

Mais cela n’arrête pas Paul Schäfer, au contraire, il ouvre la Colonia Dignidad à la population chilienne : la nourriture, les activités de loisirs et les soins de santé y sont gratuits. Il abuse désormais des garçons chiliens qui, contrairement aux victimes allemandes, se confient à leurs parents. Plusieurs plaintes sont déposées, la police chilienne ouvre une enquête. Les abus sexuels de Schäfer sont révélés. Il se cache d’abord sur les terrains tentaculaires de la colonie avant de fuir pour l’Argentine en 1997. Les membres de la colonies sont laissés livrés à eux-mêmes. Suites aux procès intentés, quelques-uns sont condamnés pour complicité, les autres peinent encore à retrouver une vie normale.