À suivre :
Andreas Dresen, cinéaste du réelSir Michael Caine, du monde ouvrier aux Oscars de la gloire
2 min
Disponible à partir du 31/08/2025
À la télévision le dimanche 31 août à 20:05
Des faubourgs de Londres au firmament hollywoodien, sir Michael Caine a imposé sa classe "british" et son jeu retenu sur les planches comme à l’écran. Portrait d’un immense comédien.
À 3 ans, il répétait en boucle à Londres sa toute première réplique : "Maman est sortie", évinçant les créanciers qui se pressaient à la porte de sa famille pauvre. Né en 1933, Joseph Maurice Micklewhite, fils d’une femme de ménage, se jure de réussir sa vie au chevet de son père, porteur au marché aux poissons. C’est sous les traits d’un séducteur désinvolte que le jeune cockney à l’accent repoussoir crève l’écran en 1966, dans Alfie, le dragueur. Propulsé à Hollywood, celui auquel John Wayne promet d’emblée une carrière de star, à condition qu’il ne parle ni trop, ni trop fort, tourne avec Shirley MacLaine, Sean Connery ou Jack Nicholson, et devant la caméra de géants, de John Huston à Christopher Nolan, en passant par Joseph L. Mankiewicz (Le limier). Imposant les lunettes au cinéma, il accède au statut d’icône dans l’imperméable du discret espion Harry Palmer, aux antipodes d’un James Bond. Parvenu au sommet, Michael Caine tire sa révérence et ouvre un restaurant à Miami, avant d’être rattrapé par la gloire et Woody Allen (Hannah et ses sœurs, son premier Oscar pour un second rôle en 1986) et de remporter une seconde statuette en 1999 avec L’œuvre de Dieu, la part du diable de Lasse Hallström, pour le rôle d’un gynécologue drogué à la tête d’un orphelinat.
Tranquille humilité
Au fil d’un entretien au long cours, l’acteur annobli à la classe british et aux 150 films se dévoile et déroule sa prodigieuse carrière avec une tranquille humilité. De ses origines modestes à sa célébrité et de ses flops à ses succès, Michael Caine égrène non sans humour le parcours d’un homme aussi opiniâtre qu’apte au bonheur, auprès de l’amour de sa vie, son épouse Shakira. Nourri de témoignages de ses partenaires et des réalisateurs avec lesquels il a tourné, ce portrait puise aussi dans les multiples livres que ce passionné a consacrés à son métier, dispensant des conseils de sobriété aux apprentis comédiens, mis ici en pratique par des étudiants en théâtre à Hanovre. Un hommage vibrant à un fringant nonagénaire encore à l’affiche de Best Sellers en 2021.
Réalisation
Margarete Kreuzer
Pays
Allemagne
Année
2021