Mais depuis que le régime du général Sissi fait souffler un vent de puritanisme religieux sur le pays, la danse orientale est sous contrôle. L’étincelant costume deux pièces rehaussé de pierres et de paillettes flattant les courbes féminines est scruté par les censeurs du régime, les déhanchés langoureux soigneusement évalués pour éviter d'être taxés d'indécence. Les danseuses sont traquées et rhabillées. La transformation est à la hauteur du caractère sulfureux de ce métier : en Egypte, les danseuses du ventre passent pour des femmes de petite vertu, pauvres et peu éduquées. Ces artistes traditionnelles sont de moins en moins nombreuses et même les stars du genre tombent sous le coup de la censure. Au Caire, les cabarets ferment les uns après les autres. Mais dans les quartiers pauvres, pour préserver la paix sociale, les autorités ferment les yeux sur les spectacles bas de gamme qui animent chaque mariage.