État de droit en Europe : pas de justice, pas de budget ?Europe et hop ! - 04/04/2019
5 min
Disponible jusqu'au 04/04/2030
Dans Europe et hop, on vous parle du coup de pression que veulent mettre les députés européens sur les pays qui ne respectent pas l’État de droit. On vous explique aussi pourquoi les billets d’avions ne seront toujours pas remboursés en cas de "circonstances exceptionnelles". Ensuite, on évoque les violences sexuelles dans les pays nordiques, avant de terminer sur un petit déjeuner anglais.
Pas de justice, pas de budget ! Les députés européens veulent mettre un coup de pression sur les pays qui ne respectent pas l’État de droit et les valeurs démocratiques de l’Union européenne. Aujourd’hui, ils votent une législation qui permet de lier le respect de l’État de droit au budget européen.
En clair, si des pays européens ne respectent pas l’indépendance de la justice, s’ils ne sanctionnent pas l’action illégale des forces de l’ordre ou encore s’ils limitent les droits pour un citoyen de porter plainte contre les autorités, ils pourraient voir le versement de millions d’euros de fonds européens s’arrêter.
Mais cette proposition de loi doit encore être approuvée par les États membres… Et c’est loin d’être gagné ! Car la Pologne, la Hongrie ou encore la Roumanie doivent aussi donner leur feu vert… Et ce sont justement ces pays qui sont accusés de ne pas respecter l’État de droit.
Pas plus tard qu’hier, la Commission européenne a décidé de lancer une nouvelle procédure d’infraction contre Varsovie pour protéger les juges polonais face aux autorités. L’institution s’est aussi inquiétée d’une future loi en Roumanie sur l’impunité des responsables politiques accusés de corruption…
Billets d’avions
Imaginez : vous allez chez votre tante et votre avion a plusieurs heures de retard parce qu’une vis sur la piste a percé un de ses pneus…Bien sûr, vous aimeriez être indemnisé pour ce retard. Mais la compagnie aérienne vous dit qu’elle n’est pas responsable de cette "circonstance extraordinaire". Tout comme elle n'est pas responsable du mauvais temps ou des décisions du contrôle aérien.
C'est exactement ce qui est arrivé à un passager allemand de la compagnie aérienne Germanwings. Il a porté plainte et l’affaire a été portée devant la Cour de justice européenne ! Résultat : la Cour a décidé qu’un retard de plus de trois heures ne pouvait être indemnisé que si la compagnie n’avait pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour limiter le retard.
Pourquoi ? Parce que selon elle, de telles pannes ne sont pas prévisibles et ne sont pas le fait de la compagnie. Chers voyageurs lésés, ce n’est pas demain la veille que vous obtiendrez le remboursement de votre billet d’avion.
Violences sexuelles
Et on continue avec un paradoxe. Vous connaissez bien les quatre pays nordiques, la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark ! On les cite régulièrement en exemple sur l’égalité hommes-femmes. Pourtant, les violences sexuelles y restent très importantes. C’est ce que révèle un rapport d’Amnesty International.
L’ONG explique que le nombre de viols est élevé et que leurs auteurs sont très peu punis. D’une part parce que la plupart des violences sexuelles ne sont pas signalées à la police et de l’autre, parce que les enquêtes ont très peu de chances d’aboutir.
Selon Eurostat, la Suède est par exemple le pays européen où il y a le plus de viols pour 100 000 habitants. Et Amnesty a fait le compte : pour 5 236 viols recensés par la police en 2017, seules 236 condamnations ont eu lieu. Mais la Suède fait des efforts : l’an dernier, elle a voté une loi punissant plus sévèrement les auteurs de violences sexuelles. Espérons qu’elle aura des conséquences positives…
Au fait !
Avis aux amateurs de saucisse, de cheddar et de bacon. La Commission européenne prévient : si le Royaume-Uni part sans accord dans huit jours, nous ne pourrons pas revenir de notre voyage dans l’île avec de quoi faire un petit déjeuner typiquement anglais. Quant aux Britanniques, ils ne pourront pas en rapporter sur le continent.
Pourquoi ? Parce qu’il y aura de nouvelles douanes à la frontière entre l’UE et le Royaume-Uni : les voyageurs ne pourront donc plus remporter de produits d’origine animale pour des raisons sanitaires. Ces produits britanniques seront en plus de nouveau taxés, et certainement plus chers pour les consommateurs…
C’est une petite partie des conséquences d’un départ du Royaume Uni en catastrophe. Et encore, je ne vous parle pas de celles sur les transports et des autres… Mais peut être que le pays ne sortira pas le 12 avril ! Les députés britanniques veulent une nouvelle fois reporter l’échéance ! Et c’est loin d’être seulement une question de petit déjeuner.
Sur ce, je vous dis à demain, et hop c’était l’Europe.
Journaliste
Loreline Merelle
Anja Maiwald
Pays
France
Année
2019