Europe sociale : la fin des galères administratives pour les frontaliers ?Europe et hop ! - 20/03/2019
5 min
Disponible jusqu'au 22/03/2030
Bien sûr, le Brexit reste le feuilleton dramatique du moment. Mais l’Union européenne avance aussi pour renforcer les droits aux aides sociales des personnes qui travaillent et vivent dans un autre pays européen que le leur. Dans ce journal, nous irons aussi en Italie, où Matteo Salvini devrait échapper à la justice et nous partirons en Hongrie où Viktor Orban se prépare à sa possible exclusion du Parti populaire européen. Enfin, pourquoi ne pas revenir sur notre vision de l’Union européenne, qui fait l’objet de sondages aux résultats parfois étonnants ?
L’actualité du jour, c’est le Brexit, même s’il n’y a pas grand-chose à en dire. Theresa May demande à l’Union européenne de ne pas en sortir le 29 mars mais le 30 juin. Demain soir, lors d’un sommet à Bruxelles, ce sera à Emmanuel Macron, à Angela Merkel et à leurs 25 collègues de décider s’ils acceptent cette prolongation. Mais aujourd’hui, l’important, c’est surtout les avancées pour la protection sociale en Europe.
Protection sociale
Hier, les institutions européennes ont trouvé un compromis pour garantir une meilleure protection sociale aux citoyens qui circulent en Europe. Cet accord devrait améliorer la vie de quelques millions de personnes. Car aujourd’hui, travailler ou vivre dans un autre pays européen que le sien, c’est un véritable parcours du combattant. On s’arrache souvent les cheveux sur les formulaires à remplir pour cotiser ou toucher des aides sociales. Qu’est-ce que cet accord va changer ? Exemple : une personne en recherche d’emploi dans un autre État membre que le sien pourra conserver ses droit aux chômage pendant six mois. Et fini l’imbroglio administratif pour les travailleurs transfrontaliers. Ils recevront l’allocation chômage du pays dans lequel ils travaillent, et non plus de leur pays de résidence, et cela pendant plus longtemps qu’avant. Les administrations des pays européens s’engagent à accélérer drastiquement la procédure de reconnaissance de ces droits. Mais ce n’est pas le fin mot de l’histoire. Le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche doivent donner leur feu vert à cet accord qui ne les arrange pas vraiment, car ils emploient beaucoup de travailleurs transfrontaliers.
Séquestration
Ce mercredi, Matteo Salvini va tenter d’échapper à la justice. Le Sénat italien devrait refuser de lever l’immunité du ministre de l’intérieur. Matteo Salvini est poursuivi pour séquestration, arrestations de personnes et abus de pouvoir dans l’affaire du bateau « Diciotti ». En août dernier, le ministre avait laissé errer 177 migrants en mer pendant des jours. Et ce n’est pas un acte isolé. Hier, Matteo Salvini a de nouveau refusé de laisser accoster un bateau de secours italien avec 48 personnes à bord. Il a même demandé l’arrestation de l’équipage qui avait sauvé les migrants de la noyade au nord de la Libye. Ce n’est pas une surprise. Lundi, son ministère avait annoncé que l'Italie ne laisserait pas débarquer les migrants secourus dans la zone de secours dépendant de la Libye et qu’il sanctionnerait les ONG. Une enquête contre les secouristes pour aide à l’immigration clandestine est donc ouverte…. Pour l'association Conseil italien pour les réfugiés, l’Italie refuse de tenir compte d’ "une réalité dramatique".
Exclusion ?
Aujourd’hui sera peut-être un jour historique pour Viktor Orban et le parti populaire européen. Les membres de ce parti conservateur, la formation politique la plus importante de l’UE, doivent décider s’ils excluent de leur groupe le parti du chef du gouvernement hongrois. Pourquoi ? Principalement, à cause de sa campagne lancée contre Bruxelles en février dernier. Le PPE veut préserver son image avant les élections européennes, mais hésite encore. Selon les prévisions, le Fidesz pourrait devenir la troisième délégation nationale la plus représentée au sein du PPE. S’il est exclu, ce serait une perte sèche pour le parti et potentiellement une aubaine pour les formations d’extrême droite, dont il est proche sur le plan des idées…
Au fait !
Au fait ! A part Viktor Orban, les Hongrois ne semblent pas si mécontents de l’Union européenne. C’est ce qui ressort d’une étude d’un institut de recherche américain : 57% des Hongrois verraient favorablement l’Union européenne. Et encore plus étonnant, les Polonais seraient 72% à en avoir une opinion positive. Sans surprise, les Grecs et les Britanniques en ont au contraire une vision très mauvaise.
Plus encore, selon cette étude, près de deux tiers des personnes interrogées pensent tout de même que l’Union ne comprend pas les besoins des citoyens. De quoi faire réfléchir avant les élections…
Journaliste
Loreline Merelle
Anja Maiwald
Pays
France
Année
2019