Cela fait plusieurs années que ESC régale les amateurs de fantastique et d’épouvante en proposant des coffrets récapitulatifs consacrés à des sagas aussi marquantes qu’Halloween, Hellraiser ou les zombies de Romero. Mais l’éditeur-distributeur s’est également attelé à l’acquisition de titres récents qui s’inscrivent dans cette tradition de l’horreur extrême et subversive. Après The Sadness, c’est au tour de Terrifier de bénéficier d’une belle édition BR qui regroupe les deux premiers longs métrages (un troisième est annoncé prochainement en salles) ainsi que le court métrage inaugural, qui faisait partie d’un film à sketches All Hallow’s Eve réalisé en 2013. Terrifier et surtout Terrifer 2 ont fait beaucoup parler d’eux et de leur personnage central Art le clown, nouveau croquemitaine psychopathe et tueur fou sanguinaire, en raison de leurs excès « gore » rarement atteints depuis les débuts de ce sous-genre d’exploitation horrifique lancé par Hershell Gordon Lewis dans les années 60. Ce coffret qui réunit les trois films de Damien Leone centrés autour du même personnage terrifiant et mutique. Produit grâce à une campagne de financement participatif, le premier Terrifer (2017) était parvenu à apporter un sang neuf au « slasher » avec une bonne dose d’humour macabre. La suite de 2022 d’une durée de 2h18, ce qui en fait le film « gore » le plus long de l’histoire du cinéma, va encore plus loin dans l’outrance, jusqu’au surréalisme…
Il est permis de penser que Damien Leone, comme Sam Raimi à l’époque d’Evil Dead, a prouvé qu’un film d’horreur à petit budget, à la limite de l’amateurisme, pouvait révolutionner le genre. Le cinéaste invente un tueur en série à la fois terrifiant et grotesque, héritier lointain de Lon Chaney. Le traitement délirant des scènes gore et de « body horror » (acharnement contre l’intégrité physique des victimes) ainsi qu’un univers visuel proche de l’hallucination font accéder le film à une déréalisation de la violence, qui prend une forme cauchemardesque.
Ce coffret a le mérite de proposer l’œuvre complète de Damien Leone et de son personnage Art le Clown : les courts métrages, et les trois longs : All Hallow’s Eve (film à sketches) Terrifier 1 et 2. A réserver à un public très averti, et à déconseiller aux coulrophobes.
En quoi révolutionne-t-il le genre ?
Les films sont d’une brutalité graphique assez inédite, dénuée d’explication psychologique. Le « slasher » est généralement réaliste, jusque dans ses excès de violence. Ici nous sommes dans un univers plus abstrait, fantastique en même mental, comme en témoignent les apparitions de la fillette fantôme, et le spectacle macabre dans l’opus 2.
La scène du massacre dans la chambre à coucher, dans le 2, me dégoûte profondément. J’en ai pourtant vu des films d’horreur, mais il y a là quelque chose qui me choque sans que je sache trop pourquoi. Comme un acharnement qui me fascine et me révulse à la fois. Peut-être, comme vous dites, à cause du côté excessif, que je trouve toutefois associé à un certain réalisme glaçant dans les effets (le sang, la peau, le crâne à moitié ouvert, etc, tout semble terriblement réaliste, et le clown avec son sourire hyper dérangeant, c’est une vraie vision de cauchemar…).
oui je suis d’accord avec vous.
C’est pour ça que c’est super! Merci pour l’article , mais je n’ai pas de lecteur bluray.. ouin!
Alors, que vaut le dernier? Avez-vous pris le temps de le voir?
Oui. Les amateurs des deux premiers ne seront pas déçus.
vu ce film. Un épisode de transition, sans grand mérite de scénario ou de caractérisation des personnages. Il gagne en gore ce qu’il perd en personnalité. Mais il annonce de l’excitant.
Les séquences d ‘horreur sont atroces, elles atteignent un degré d’abjection étonnant pour une série dont on parle autant. Un signe de maturité du public ou de sa déréliction morale, ou de son cynisme rigolard? Je l’ignore et je prends, quoi qu’il en soit.
Le tome deux reste le meilleur jusqu’à présent.