Olivier Père

Les meilleurs films de l’année 2022

Voici mes choix, sans ordre de hiérarchie, avec cependant un film qui se détache nettement du lot, comme l’année dernière avec Annette : il s’agit de Pacifiction – tourment sur les îles d’Albert Serra. Il serait plus juste de parler de films préférés, parmi ceux que j’ai vu et aimé entre janvier et décembre 2022. Une série, très cinématographique et ô combien remarquable, s’est glissée dans cette liste. Meilleurs voeux aux lecteurs de ce blog.

 

Pacifiction – tourment sur les îles de Albert Serra

Vortex de Gaspar Noé

Les poings desserrés de Kira Kovalenko

L’Histoire de ma femme de Ildiko Enyedi

Bruno Reidal de Vincent Le Port

Nightmare Alley de Guillermo del Toro

Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson

La Nature de Artavadz Pelechian

Il buco de Michelangelo Frammartino

Un beau matin de Mia Hansen-Løve

Frère et Soeur d’Arnaud Desplechin

Irma Vep de Olivier Assayas

EO de Jerzy Skolimowski

Bowling Saturne de Patricia Mazuy

X de Ti West

 

 

 

Catégories : Actualités · Coproductions

26 commentaires

  1. FREDERIC CAMUS dit :

    Bonjour Olivier, et bonne année 🙂

    La hiérarchie disparaît, restent les films, et l’année fut riche .

    Ce qui reste :
    – Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (USA)
    – Pacifiction, d’Albert Serra (FRA)
    – RRR, de SS Rajamouli (IND)
    – The Banshees of Inisherin, de Martin MacDonaugh (IRL)
    – Enquête sur un scandale d’Etat, de Thierry de Péretti (FRA)
    – Avatar : The Way of the water, de James Cameron (USA)

    Ce qui sort du lot
    – As bestas, de Rodrigo Sorogoyen (ESP)
    – Coupez !,de Michel Hazanavicius (FRA)
    – La Nuit du 12, de Dominik Moll (FRA)
    – Freaks Out, de Gabriele Mainetti (ITA)
    – Apollo 10 ½, de Richard Linklater (USA)
    – Armaggedon Time, de James Gray (USA)
    – The Green Knight, de David Lowery (USA)

    Les découvertes
    – In the heat of the sun, Jiang Wen (CHI)
    – Let the bullet fly, de Jiang Wen (CHI)
    – Burning Paradise, de Ringo Lam (CHI)
    – Les Deux Alfred, de Denis Podalydes (FRA)
    – La Légende de Baahubali, de SS Rajamouli (IND)
    – Kai Po Che, de Abhishek Kapoor (IND)

  2. Jerome Perrault dit :

    Pacifiction est un mystère pour moi…
    Quand j’étais ado, je m’étais juré de refaire le parcours des 2 héros du Loup Garou de Londres de John Landis , mon bac en poche.
    Des années plus tard, après bien des péripéties à travers la Lande, me voilà à Piccadilly Circus, dans la dernière salle de cinéma porno de la place!
    À l’époque on avait encore la droit de fumer dans les salles de cinéma et chaque accoudoir des fauteuils avaient un cendrier…
    Hélas! Toutes les scènes de cul du film avaient été coupées. Il ne restait plus que les moments de dialogues! Je rongeais mon frein entre frustration, dépit et ennui ferme! Prêt à me transformer en loup-garou.
    Pacifiction m’a fait exactement le même effet. Un film porno sans scènes de cul! J’attendais la scène mais rien ne venait. Je m’accrochais à un plan bien cadré, bien éclairé, une lumière rouge, un monologue comique du capitaine… Je cherchais en vain les plans du dispositif caméra « unique au monde » de Serra… Mystère!
    J’ai revu le film de John Landis ce week-end. Les cauchemars du héros avec leurs monstres nazis qui massacrent une famille juive middle class US sont toujours aussi déments.

  3. Ballantrae dit :

    Cher Olivier,
    Belle liste que vous nous offrez.
    Une belle année cinéma où je retiendrai si on part du principe absolument arbitraire de 15 films:
    Eo de J Skolimowski
    Pacifiction d’A Serra
    Men d’A Garland
    Godland de H Palmason
    L »histoire de ma femme d’I Inyedie
    Decision to leave de Park Chan Wook
    Il buco de M Frammartino
    Armaggedon time de J Gray
    Sous l’aile des anges d’A J Edwards
    Chronique d’une liaison passagère d’ E Mouret
    Licorice pizza de P Th Anderson
    Frere et soeur A Desplechin
    Nightmare alley de G del Toro
    Les Harkis de Ph Faucon
    Un autre monde de S Brize

    Pas d’ordre mais j’ai été sidéré par EO, Pacifiction et Men pour des raisons différentes.
    Bouleversé par Armaggedon time ou L’histoire de ma femme.
    Hanté par la mise en scène de Decision to leave si brillante et inépuisable ou par celle si nette et exigeante de Il buco ou de Godland.
    Emporté par le souffle de Sous l’aile des anges.
    Séduit par la fausse légèreté de PTA et Mouret.
    Heureux de retrouver après qqs mois A Desplechin pour une variation familiale surprenante et profonde ( après ce film de chambre génial qu’est Tromperie)
    Bref autant de raisons de penser que le cinéma a de longues années devant lui sur grand écran!

  4. Ballantrae dit :

    Et il ne faudrait pas oublier As bestas, La conspiration du Caire ou encore La nuit du 12.
    Sans oublier des bizarreries comme Junkhead.

  5. Ballantrae dit :

    Et ne pas oublier non plus Bruno Reidal premier film impressionnant.
    Ni After blue film français totalement fou.

  6. Jimerhino dit :

    Bonjour Olivier, meilleurs voeux,

    J’attendais votre top de l’année avec impatience, pas surpris d’y voir Pacifiction, je me suis intéressé à l’oeuvre d’Albert Serra grâce à vous (beaucoup de ses précédents films ont été bien défendus ici, régulièrement dans vos tops), hâte de vous lire plus en détail sur ce film monumental.

    C’est peu dire que c’est le meilleur film de 2022, peut-être déjà un des plus grands de ces 10 ou 20 dernières années, l’ambition est démesurée et le film parfaitement à la hauteur de cette ambition (Visconti, Antonioni, Schroeter, Murnau… sont les cinéastes auxquels j’ai pensé en le voyant, c’est vous dire). La seule scène des grosses vagues possède peu d’équivalent dans le cinéma contemporain et la dernière partie a la beauté des chefs-d’oeuvre du muet. Bref, c’est une réussite totale.

    Concernant les autres films, Nope m’a déçu (j’en attendais trop peut-être), l’avez-vous vu ?

    Barbare (malgré la fin en eau de boudin), Il Buco, Viens je t’emmène, Enquête sur un scandale d’Etat et La légende du roi crabe sont les autres grands films que je retiens de cette année.

    • Olivier Père dit :

      Bonjour et merci pour votre message. j’ai été très déçu par Nope. J’ai beaucoup aimé Get Out mais les deux films suivants de Jordan Peele ne m’ont pas du tout convaincu.

  7. Ballantrae dit :

    Je dois avouer qu’aucun film de Jordan Peele ne m’a convaincu.
    Y compris Get out au départ intrigant mais très vite mal écrit, très Z dans son execution et très prétentieux dans ses intentions.
    L’archétype du cinéaste de genre qui surligne ses intentions comme pour s’excuser de faire un film de genre.
    Que ce cinéaste ait pu être comparé au meilleur de M Night Shyamalan ( ses débuts donc) est pour moi un mystère absolu.
    Je dois avouer que les révélations fantastique/ horreur/ SF de ces dernières années sont loin de toutes me convaincre. Et parfois si un titre saisit, il demeure trop isolé pour constituer un vrai renouveau ex: le passionnant It follows hélas fut hélas un one shot puisque D R Mitchell nous donna ensuite le très inégal, très long et très confus Under the silver lake ( n’est pas Lynch qui veut)

  8. COMET dit :

    Bonjour,
    Et s’il ne devait y avoir qu’un seul film US pour 2022, lequel pourriez-vous me conseiller, vous ainsi qu’éventuellement les cinéphiles de ce blog ? Merci d’avance.

  9. COMET dit :

    Merci. Je l’achète immédiatement.

  10. COMET dit :

    Et si je peux me permettre, je conseillerais parmi les films des 70s édités en 2022  »Cannibal man » et  »Le Marteau des sorcières ». Deux chefs d’oeuvre.

    • Olivier Père dit :

      J’adore Cannibal Man (La semana del asesino) de Eloy de la Iglesia mais je n’ai pas encore vu Le Marteau des sorcières (ou Un marteau pour la sorcière?). Merci pour la recommandation. Les deux films ont été édités en blu-ray par Artus qui fait un excellent travail.

  11. Ballantrae dit :

    Et dans le genre réédition inespérée en 2023, je vous signale à tous The full circle/ Le cercle infernal de R Loncraine.
    Un joyau du fantastique selon beaucoup d’amoureux du genre que je n’ai jamais vu ayant attendu un support digne de ce nom depuis des lustres.
    Chez Le chat qui fume qui réédite aussi les premiers Zulawski en coffret La 3eme partie de la nuit/ Le diable/ Sur le globe d’argent.

    • Olivier Père dit :

      Oui on va enfin pouvoir redécouvrir ce film mystérieux de R. Loncraine. Je l’ai vu à la Cinémathèque il y a longtemps dans une mauvaise copie. Le thème musical électronique est extraordinaire. Bravo au Chat qui fume.
      Notons en 2022 l’exhumation en blu-ray des Crocs du diable (El perro) chez Carlotta, film incroyable de Antonio Isasi-Isasmendi, L’Annonce faite à Marie d’Alain Cuny chez Potemkine dans une magnifique version restaurée et bien sûr les films de Kinuyo Tanaka en salles et en coffret blu-ray grâce à Carlotta.

  12. Olivier Père dit :

    de COMET
    URL :
    Commentaire :
    Chez Le Chat qui fume il y a Scorpion que personnellement j’ai commandé et Street fighter que je n’ai pas commandé mais qui va être un gros carton. En 2022 Le Chat a édité entre autres bombes  »Crimes à froid » qui reste une sorte de Madeleine de Proust de la VHS old school. + Le Bar du téléphone et autres films réjouissants des années 80.

  13. damien dit :

    Albert Serra (et moi aussi) doit beaucoup rire en lisant les critiques élogieuses sur son film PACIFICTION, …
    C’est le Christophe Rocancourt du cinéma. Ne pas voir que ce film est une immense escroquerie en dit long sur le niveau des cinéphiles et critiques du cinéma actuel.

    Même le titre nous avertit que c’est une blague « tourment sur les iles ». Cela aurait pu être « tonnerre sous les tropiques » mais c’était déjà pris. Benoit Magimel, c’est une version « auteur » de Jean Dujardin dans OSS117 aussi ridicule.
    Tout y est identique avec tous les mêmes clichés. La jolie fille qui l’accompagne (qui est un transsexuel ici pour aller plus loin dans le décalage), la pseudo intrigue bidon avec la reprise des essais nucléaires, la danse traditionnelle qui devient folklorique, le surf, le survol du lagon en avion, les méchants bizarres qui observent tout de loin discrètement, la musique inquiétante, les discothèques sordides, la grosse voiture qui roule la nuit façon David Lynch…
    Ce film est l’arnaque d’un réalisateur qui a voulu passer des mois au soleil sous les cocotiers à faire (du tourisme) euh des repérages pour choisir des décors jolis à filmer. Et ensuite, il faut vite élaborer une histoire pour enfumer ceux qui vont financer tout ça.
    Faire des belles images, créer une atmosphère, rien n’est plus simple, surtout sur une île. Il faut faire durer les plans en rajoutant une musique envoutante. Filmer des tonnes d’images en y faisant évoluer un personnage prétexte pour que cela reste un film de fiction, un film d’auteur et non pas un reportage pour la télévision. La séquence du surf est révélatrice de cette arnaque. Elle n’apporte rien mais comme les vagues sont très grosses, on va les filmer, ce sera beau et pour raccrocher tout ça à un film de fiction, benoit Magimel va échanger deux mots ridicules avec un surfer.
    Pour ceux, qui l’ignore, des images de vagues immenses, il en existe des tonnes dans des documentaires. Y rajouter dedans une personnage de fiction, n’est pas une preuve de génie.
    Idem, dans la voiture le long monologue de Magimel avec un gars à côté (qui s’est même réellement endormi) pour essayer de remplir le vide avec une pseudo réflexion sur le post-colonialisme. Les aboiements des chiens sont tellement présents que le réalisateur à « l’idée de génie » de dire (par une oreillette) à Magimel de les intégrer dans son discours.
    La fainéantise de la création… Se servir de ce qu’on a sous la main, « improviser », en faisant croire que c’est génial. Comme la scène du stade. Mettre une musique angoissante sur les projecteurs du stade la nuit pendant 10 minutes…
    Quand on a plus d’idées, la scène de nu arrive souvent assez vite pour retenir l’attention du public qui s’endort. La DJ aux seins nus aura cette fonction même si elle n’apporte rien au film. idem pour la scène finale en discothèque avec l’amiral qui danse. Scène que l’on a vu déjà depuis 40 ans dans les films de Lynch et Bunuel encore avant. Tous les clichés des îles y passent avec un petit décalage pour faire film d’auteur. Ensuite, c’est le plagiat des films de Lynch pour essayer de créer un suspense quand il n’y a plus d’idées. Même si les images peuvent jolies (mais déjà beaucoup vues ailleurs), ce film est une escroquerie. Car un film n’est pas une succession d’images, « d’atmosphères » sur lesquelles ensuite on colle une intrigue bancale. Ce n’est pas parce que cela sort de façon artificielle et appuyée des standards que cela en fait une oeuvre cinématographique surtout quand les « idées » visuelles sont celles d’il y a 40 ans avec Lynch.
    L’escroquerie, je pense, est dans la soumission à garder un semblant de scénario, d’intrigue, à se foutre autant de la gueule du spectateur. Que Serra ait le courage de supprimer l’intrigue au lieu d’en faire une ridicule. Qu’il fasse un pur film d’atmosphère mais très personnel. Pas un qui emprunte largement les codes à d’autres. Tout ce que l’on voit a été déjà vu ailleurs. Serra est à l’image de son film, un fainéant comme un Rocancourt qui cherche l’argent facile. Werner Herzog a fait des films d’atmosphères sans scénarios et avec grandeur comme Aguirre ou Fitzcarraldo. Serra se vautre, lui, dans la fainéantise, le vampirisme des autres oeuvres, la facilité…

    Olivier, lire sur votre blog que « c’est le meilleur film de 2022, peut-être déjà un des plus grands de ces 10 ou 20 dernières années… ». Que son auteur est comparé à Visconti, Antonioni, Schroeter, Murnau… Je dois avouer que cela fait un peu peur. Arte a financé ce film donc vous n’allez pas enlever vos oeillères. Mais un peu de jugement critique.

    Cannes ne lui a attribué aucun prix. Il y a encore des gens qui savent reconnaitre l’imposture. Merci Cannes !

  14. Artzo dit :

    Étrange. Ce type de liste me rappelle celle que nous faisions il y a bien longtemps et dont j’ai retrouvé tantôt les carnets. Génial. Excellent. Bon… Classement inspiré de Starfix. Qui d’une certaine façon a formé le regard, et forgé un savoir plutôt sûr de ce qui fait cinéma, et ce qui n’en fait pas. Devenu rare, le cinéma, sans nostalgie aucune.
    Donc « Pacifiction » bien entendu. Immense. Un travail de direction de la photographie enfin à la hauteur des plus grands sur pellicule, enfin de l’art avec toutes les ressources actuelles du numérique, une image comme irradiée, comme si la bombe avait déjà explosé. Une profondeur historique. Une justesse sur tous les personnages, quel qu’ielle soit, et des figures difficilement oubliables (l’amiral…). Un discours très fin sur le colonialisme vieillissant mais présent, à travers notamment la sexualisation des corps indigènes. Sur le pouvoir. Des enjeux géopolitiques globaux. Et un sens de la temporalité, suspendue, du rythme, en un mot le montage. Indéniablement le film de l’année 2022.

  15. COMET dit :

    On peut critiquer les listes car elles sont souvent sans intérêt et fluctuent en fonction des goûts de chacun. Mais sans flagornerie à l’endroit d’Olivier Père, ses listes sont toujours vraiment au sommet et à chacun de piocher ce qu’il a à prendre. La liste disponible sur internet des meilleurs films des années 70 et établie par Olivier Père en 2012 est vraiment un document utile pour les simples amateurs comme moi. Après, on peut toujours discuter sur les qualités de tel ou tel film. Et Arte est quand même un média plus ou moins institutionnalisé et j’imagine qu’en qualité de responsable d’un département on ne peut pas financer ni diffuser n’importe quel film.
    Pour éviter de se prendre la tête avec des films français, on peut regarder l’extraordinaire  »Coup de l’escalier » de Robert Wise, réédité en 2022, avec dans les bonus un entretien avec Olivier Père. Ça, c’est du très lourd.

  16. COMET dit :

    (Merci pour les  »Crocs du diable » que je viens de recevoir et pour  »The full circule » en attente de commande, une sortie prévue en avril 2023 devant être prise avec précautions, comme chaque fois. Pour les anciens films fantastiques/SF édités fin 2021 ou 2022 il y a entre autres les géniaux  »Blue Sunshine » et  »The quiet earth ».)

  17. Damien dit :

    Le chef d’oeuvre de l’année 2022 même de la décennie avec un réalisateur comparé à Visconti, Murneau, Antonioni sur votre blog, n’a pas reçu le César du meilleur film ou le César du meilleur réalisateur… Reparti sans rien aussi de Cannes…
    Ne vous en faites pas Olivier… vous avez raison et ils ont tort… Ou alors c’est peut-être l’inverse…?
    L’AVVENTURA d’Antonioni, sifflé par le public cannois en 1960, est reparti avec le prix spécial du jury. Et la DOLCE VITA avec la palme. Le festival de Cannes se trompe rarement. Il sait encore reconnaître la manipulation, le snobisme, l’escroquerie d’un réalisateur. Pas vous visiblement. Quand vous voyez que votre film préféré de 2022 ne reçoit aucune distinction de la part des institutions du cinéma, cela ne vous fait il pas prendre conscience de votre méprise, voir de votre échec ? Car vous financez ce film, vous encensez son réalisateur et les professionnels du cinéma decident que ce dernier ne doit pas recevoir de prix pour l’inscrire dans l’histoire du cinéma.
    Votre mission à Arte est pourtant de choisir et de financer les films qui marqueront durablement cette histoire du cinéma. N’avez vous pas l’impression de faillir à votre mission ? Voir dans PACIFICTION un chef d’oeuvre, joue malheureusement en votre défaveur a ce poste. J’attends avec impatience de lire votre critique sur ce film pour voir comment vous allez vous en sortir pour donner du fond à ce film qui est une grossière caricature proche du racisme sur les Tahitients qui ne seraient capables pour Albert Serra que de danser, boire, se soumettre et se prostituer avec les blancs… En 2023, avoir une telle vision montre une paresse intellectuelle affligeante.
    A l’image peut être de votre réponse a mon commentaire.
    Bien amicalement

  18. Jimerhino dit :

    @Damien

    Je vous réponds car ça fait 2 fois que vous semblez m’interpeller dans vos commentaires.

    Vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer Pacifiction ou Albert Serra… mais évitez les accusations de connivence à l’égard d’Arte, elles vous décrédibilisent, je vous assure. (sans compter d’autres remarques que je préfère ne pas commenter par courtoisie)

    Olivier Père défend Serra depuis assez longtemps sur ce blog pour qu’on lui fasse confiance sur l’admiration sincère qu’il porte à ce cinéaste… Peut-être que si vous le lisiez plus attentivement, vous sauriez qu’Olivier Père est avant tout un cinéphile dont personnellement je me fiche de savoir si le goût est LE bon (comme si le cinéma était une science exacte) mais en tout cas assez éclectique et audacieux pour avoir permis à la chaîne d’enregistrer parmi ses meilleures audiences en diffusion de film de cinéma (Zodiac de Fincher notamment).

    Concernant les prix, c’est assez cocasse de lire ce que vous en dites en 2023, en particulier les Césars. Bresson, Rohmer, Godard (des nuls ?) combien de Césars? pour ne citer que ces 3 là… Depuis quand l’histoire du cinéma se confond-elle avec ce genre de cérémonie académique ?

    Même chose sur Cannes à quelques nuances près, s’il est vrai que ce festival a pu honorer de très grands cinéastes (Antonioni, Pialat… la liste est longue), il a aussi négligé, oublié voire boycotté pêle-mêle Renoir, Hitchcock, Kubrick, De Palma, Peckinpah, Leone… (liste encore plus longue) préférant Billie August, Costa Gavras, Kusturica, Angelopoulos, Loach, Wenders (surestimés SELON MOI, comme disait feu Paul Vecchiali).

    Toute personne un peu éclairée sait que d’une année à l’autre, suivant les jurys, les Palmes et autres prix ont été donnés tantôt à des films sans intérêt, tantôt à des grands films d’auteurs déjà consacrés et parfois (rarement) à des grands films radicaux et inattendus (Sous le soleil de Satan, exemple typique).
    S’il fallait, pour écrire l’histoire du cinéma, attendre la « consécration » par les « professionnels du cinéma » comme vous dites, à quoi sert alors la critique et la cinéphilie en générale ?

    Bien cordialement

  19. VINCENT dit :

    Merci pour cette liste assez juste et ouverte. Pour ma part, je suis ravi qu’As Bestas n’est pas vos faveurs. Quant à pacifiction, on ne peut lui enlever ce supplément cinématographique qui fait œuvre. Dans le sens où le réalisateur cherche à créer un sens, une image, un cadre et presque un langage inédit au cinéma. Sans doute un peu long, mais la longueur, dans ce cas, doit installer une habitude, ou une familiarité, qui est nécessaire au sujet.

  20. Damien dit :

    @ jimerhino

    Votre réponse est contradictoire car vous dites qu’Olivier Père ne détient pas LE bon goût et en même temps, vous ne semblez jamais remettre en question ses choix.
    Le fait que le cinéma ne soit pas une science exacte n’autorise pas pour autant la facilité de se cacher derrière la subjectivité du goût pour accorder à un film une valeur qu’il n’a pas.
    C’est trop facile de dire que les gens ne comprennent pas PACIFICTION, qu’ils n’ont pas le bagage intellectuel pour ça, que dans quelques années ils compredront…
    Le film de Serra n’est en rien moderne ni avant gardiste. Nous ne sommes pas dans les années 70 où ce film aurait pu peut être exister.
    Il a aujourd’hui la chance de n’avoir que très peu de concurrence car les films d’auteur sont extrêmement rares et très peu souvent novateurs. Le film LA NUIT DU 12 qui n’est pas mauvais ( un peu opportuniste) serait passé inaperçu dans les années 60 où la concurrence avec des bons films était élevée. Idem pour AS BESTAS. Ce sont des films corrects sans plus. Il n’y a rien d’exceptionnel. Mais le niveau général est tellement faible qu’un film juste correct apparaît aujourd’hui comme un grand film. AS BESTAS c’est le mélange de JEAN DE FLORETTE et de DÉLIVRANCE. Rien de plus. Aussi vite oublié qu’il a été vu… Idem PACIFICTION. Tous ces films ont la chance de sortir maintenant où le niveau est très très bas. C’est pareil pour les acteurs. C’est assez triste de voir de qui se compose la salle des césars. Avec une animation plus proche du Marrakech du rire sur M6 qu’une véritable soirée dédiée au cinéma français. L’hommage à Jean Luc Godard réduit au strict minimum entre deux comiques bas de gamme, est un pur scandale.
    Si vous me trouvez un peu virulent envers Olivier PÈRE, c’est qu’il n’a pas réussi, avec Arte comme producteur de films, a inverser la tendance. Je ne tombe pas de ma chaise en voyant chaque année les films produits par Arte.  Soit Olivier PÈRE fait les mauvais choix, soit il n’y a plus d’auteurs réalisateurs comme le cinéma a pu en connaître dans les années 60.
    S’accrocher à Albert Serra pour sauver le cinéma d’auteur, c’est comme scier la branche sur laquelle on est assis.
    La programmation d’Arte en films de qualité est très inférieure à celle de Ciné Classic sur canal satellite.
    Le cinéma d’auteur a besoin d’être défendu avec plus d’audace et de courage sinon il va mourir.
    C’est pour cela que j’appelle la direction d’Arte à remplacer Olivier PÈRE par quelqu’un de plus engagé, de plus passionné, de plus courageux.
    L’erreur d’olivier PÈRE c’est d’être trop pépère, de simplement vouloir refaire à l’identique des films cultes des années passées. A-t-il fait éclore avec Arte, depuis toutes ces années des immenses créateurs de films? Un Kubrick ? Un Lynch ? Un Antonioni ? Un Fellini ? Moi je suis fatigué d’attendre et de devoir faussement m’extasier devant des oeuvres mineures qui faute de mieux sont là pour faire à peine illusion.

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