ARTE diffuse Étreintes brisées (Los abrazos rotos, 2009) dimanche 24 juillet à 20h55, dans le cadre d’une soirée dédiée à Penélope Cruz – le film de Pedro Almodóvar est suivi d’un documentaire inédit, Penélope Cruz, les reflets de la passion de Charles-Antoine de Rouvre.
Étreintes brisées est un mélodrame dans lequel Pedro Almodóvar fait preuve d’une grande virtuosité narrative. Le cinéaste espagnol entremêle différentes temporalités pour raconter une histoire d’amour fou à l’issue tragique. Le film se permet également des effets de mises en abyme puisque le personnage principal est un réalisateur et scénariste qui va permettre à sa maîtresse d’accomplir son rêve, devenir actrice.
Pedro Almodóvar explore les thèmes du désir, de la fatalité, de la jalousie et de la trahison. Les circonvolutions vertigineuses du récit et la somptuosité de la mise en scène illustrent l’idée d’un monde où la vie, la passion et la création sont indissociables. En effet, Almodóvar ne peut s’empêcher de transformer ce grand film sur la passion sensuelle entre un homme et une femme en déclaration d’amour au cinéma. Le cinéaste multiplie les hommages et les citations aux maîtres de la modernité européenne, de Rossellini (Voyage en Italie) à Antonioni (Blow-Up), sans craindre d’inclure des références à son propre travail – le film dans le film, Filles et Valises, ressemble à un remake de Femmes au bord de la crise de nerfs.
Étreintes brisées constitue un nouvel écrin pour l’égérie d’Almodóvar, Penélope Cruz, qui dévoile ici de multiples visages, tour à tour femme objet, femme fatale, femme libre et femme enfant. Dans un rôle complexe, véritable glorification de la féminité, elle se révèle constamment juste et bouleversante.
L’un des chefs d’oeuvre d’Almodovar qui l’air de rien en a accompli quelques uns maintenant.
J’avais été sidéré par la complexité absolument lisible du recit mais aussi par les flamboyantes plastiques et sonores du film.
Un film qui pour moi est directement entré dans le cercle assez fermé des grands films qui parlent de cinéma: Le cameraman, Boulevard du crépuscule, Les ensorcelés, Le mépris, La nuit américaine, The last movie, L’état des choses, La rose pourpre du Caire ou encore Ed Wood…
Almodovar depuis Parle avec elle est vraiment devenu l’un des maîtres du cinéma contemporain à la fois inventeur de formes et en absolu dialogue avec l’histoire du cinéma.
Un peu déçu que la diffusion de cet après-midi 29/07 soit remplacée par celle d’un téléfilm, la diffusion du 03/08 reste pour l’instant annoncée. C’est malheureusement la tendance inquiétante actuelle d’Arte de modifier à la dernière minute la programmation annoncée. Il y a quelques semaines les séries la montagne aux secrets et Beau rivage , certes sans doute dispensables, ont été reléguées en fin de soirée certainement en raison de leur audience assez calamiteuse. Les 13 et 20/07, ce sont les films Le temps retrouvé de Raoul Ruiz (un des cinéastes essentiels du 20e siècle) et El reino de Rodrigo Sorogoyen (dont je viens de voir en salle l’impressionnant As best as) qui ont été remplacés par des films de Catherine Corsini déjà diffusés plusieurs fois sur d’autres chaînes en clair.
Pour finir sur une note plus positive, merci à Arte pour la diffusion d’Un condamné à mort s’est échappé et de celle annoncée (je croise les doigts !) des films rarement diffusés ou curiosités tels que La chair de l’orchidée, Ce plaisir qu’on dit charnel, Bajirao Mastani, Le salon de musique, Outland.
Bonjour, désolé pour ces déprogrammations intempestives mais rassurez-vous el reino et Le temps retrouvé seront bien diffusés prochainement sur ARTE, de même que les autres films que vous citez.
Nous nous réjouissons du succès d’audience d’Un condamné à mort s’est échappé (qui n’avait jamais été montré sur Arte!) lundi dernier, avec près d’un million de téléspectateurs rien qu’en France.
Je regrette la déprogrammation d’Etreintes brisées. Arte , ne cédez pas ni à la facilité , ni aux sirènes de l’audimat.
Ou je vous quitte !
Déçue que de la déprogrammation
On
L aura mercredi j espère