ARTE diffuse De bruit et de fureur lundi 15 mars à 22h50. Le film sera également disponible gratuitement en télévision de rattrapage jusqu’au 30 mai sur ARTE.tv. Deuxième long métrage de Jean-Claude Brisseau, De bruit et de fureur évoque avec poésie mais sans détour le climat de danger et de désespoir qui règne dans la banlieue parisienne de Bagnolet. Bruno, un enfant solitaire de treize, est livré à lui-même car sa mère est toujours absente du foyer. Il reporte son affection sur un oiseau en cage qui se transforme en faucon dans son imagination. Il se lie d’amitié avec un mauvais garçon, Jean-Roger, qui fait les quatre cents coups avec sa bande. D’un niveau scolaire très bas, Bruno bénéficie de l’aide de sa professeure principale, qui le prend sous son aile. Davantage qu’un constat social, le film dresse avant tout le portrait d’enfants délaissés, en échec scolaire ou sombrant dans la délinquance. Brisseau a longtemps été enseignant avant de devenir cinéaste. L’école représente à ses yeux l’unique issue de secours pour échapper à un monde hostile et perverti. Bruno se réfugie dans ses rêves tandis que l’adolescent rebelle marche sur les pas de son père, le caïd du quartier, magistralement interprété par Bruno Cremer, alors comédien fétiche du cinéaste. Passionné de cinéma américain, Brisseau transpose des situations de western dans un cadre urbain. Son sens du cadre et de la mise en scène confèrent aux séquences d’action une dimension spectaculaire directement héritée des maîtres hollywoodiens, et inédite dans le cinéma français de l’époque. Brisseau introduit aussi des visions fantastiques qui se déploieront tout au long de son oeuvre. De bruit et de fureur déclencha une onde de choc au moment de sa sortie en 1988. A ceux qui lui reprochaient d’exagérer la violence dans les cités, le réalisateur rétorquait que son film ne faisait qu’édulcorer une réalité qu’il connaissait bien.
De bruit et de fureur, ainsi qu’Un jeu brutal et Noce blanche, ont été édités en DVD et en blu-ray par Carlotta.
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