Olivier Père

Vénus et Fleur de Emmanuel Mouret

Dans le cadre du cycle consacré à Emmanuel Mouret sur ARTE.tv – et en attendant de découvrir Mademoiselle de Jonquières sur notre antenne en février, on peut voir ou revoir cinq de ses films parmi lesquels Vénus et Fleur, inédit à la télévision, disponible gratuitement entre le 15 décembre 2020 et le 14 juin 2021.

Diplômé de La fémis, Mouret s’était fait remarquer par ses courts métrages de fin d’études où s’exprimait déjà un talent comique original. Son premier long métrage, l’amusant Laissons Lucie faire ! avec Marie Gillain avait été injustement étrillé par la critique et n’avait pas trouvé son public. Il lui faut quatre ans pour digérer cet échec et repartir sur le bon pied avec un film produit avec une économie très légère et des comédiens débutants ou non professionnels. Ce sera Vénus et Fleur (2004) qui inaugure sa collaboration au long cours avec le producteur Frédéric Niedermayer – qui s’attribue le petit rôle de « Dieu », dragueur libidineux. Présenté avec succès à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le film marque le début de la reconnaissance de Mouret comme nouvel et prolifique auteur de comédies en France.

Lors d’un été à Marseille, Fleur, jeune parisienne timide, fait la connaissance de Vénus, une fille russe extravertie. Elles n’ont rien en commun mais deviennent amies et partent à la recherche du garçon idéal, entre optimiste et désillusion. Sur les thèmes de la rencontre des contraires, et des jeux parfois cruels de l’amour, Emmanuel Mouret signe une étude de caractères pleine de charme et de mélancolie. Le cinéaste établit les bases et les principes d’un cinéma hédoniste et littéraire dont il ne va plus cesser d’explorer les multiples potentialités. Il réussit avec Vénus et Fleur un vrai film de vacances, faussement improvisé, dans lequel s’épanouissent les corps et la parole de ses héroïnes. Entre Rozier, Renoir et Rohmer, Mouret transcende les conventions de la comédie sentimentale pour signer un conte moral qui fait l’éloge de la liberté, du plaisir mais aussi de la maladresse et de l’inexpérience.

 

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