ARTE diffuse Tendre Poulet (1977) de Philippe de Broca lundi 4 janvier à 20h55. Lise Tanquerelle est une commissaire de la P.J. survoltée. Elle retrouve à la faveur d’un accident de la circulation un ancien camarade de classe devenu professeur de grec ancien à la Sorbonne. C’est le coup de foudre à retardement entre les deux célibataires. Mais l’helléniste déteste les flics et Lise préfère dissimuler son métier à son nouvel amoureux. En même temps que cette romance naissante, une série de crimes frappe le landerneau politique français. Tendre Poulet possède le charme et le dynamisme des meilleures comédies de Philippe de Broca, associés à la truculence du scénariste dialoguiste Michel Audiard, beaucoup plus sobre que lorsqu’il compose pour Jean Gabin ou Jean-Paul Belmondo. Le film est l’adaptation d’un roman policier à succès écrit par Jean-Paul Rouland et Claude Olivier. Il n’est pas interdit d’éprouver de la nostalgie devant ce divertissement qui mélange les genres avec bonne humeur, entre quiproquos boulevardiers et satire anarchisante – la hiérarchie policière et les politiciens de tous bords sont tournés en ridicule par un Audiard en verve. Représentant d’un cinéma populaire de qualité, Tendre Poulet est porté par deux vedettes en pleine forme, Annie Girardot et Philippe Noiret, entourées par une pléiade de seconds rôles savoureux. Broca et Audiard se permettent une réjouissante inversion des rôles avec ses personnages de femme d’action énergique et d’homme lunaire et casanier. Les excellents résultats du film au box-office engendrèrent une suite, réalisée trois ans plus tard. On a volé la cuisse de Jupiter réunit la même équipe devant et derrière la caméra, cette fois-ci en vacances mouvementées en Grèce, mais le résultat se révèle plus farfelu que réussi.
Cette chaîne s’enfonce décidément dans la facilité en programmant dès ce début d’année 2021 ce petit film juste sympathique qui à une certaine époque était un abonné des soirées du style FR3, puis en rediffusant mercredi soir la franchement moyenne (et vue et revue) « Piscine » du très moyen Jacques Deray…
En plus, par la même occasion, on exile l’intime Marion Hänsel après minuit (même pas en deuxième partie de soirée, non, non, en troisième choix carrément, hein !)… Refus du risque, encore et toujours, obstinément…
Qu’est-il arrivé à ce qui faisait toute la force et la beauté et la singularité de cette chaîne qui se vantait dans une pub pleine page retrouvée dernièrement par hasard, en feuilletant un numéro des Cahiers (celui de septembre 1994), de posséder « le plus prestigieux générique du cinéma mondial » avec (j’en cite que quelques-uns !) « René Allio, Théodore Angelopoulos, Michelangelo Antonioni, Robert Bresson, Michel Cacoyannis, Leos Carax, Souleymane Cissé, Marguerite Duras, Peter Greenaway, Satyajit Ray, Glauber Rocha » ??
Aucune facilite , bon sang . De Broca fait partie des classiques du cinema Francais et ses films sont de moins en moins vus sur les autres chaines . Ma femme d’origine Russe aprecie de connaitre ces grands films du patrimoine . Pensez egalement aux jeunes qui voudraient connaitre ce cinema .
En outre cela n’empeche nullement Arte de diffuser des oeuvres etonnantes comme » high life » de Claire Denis ou la version longue inedite du » professeur » de Valerio Zurlini .
Encore et toujours ce snobisme concernant un certain cinema populaire , c’est exasperant a la fin .
« Tendre poulet », que j’aime bien, est-il un » grand film du patrimoine » ?
L’important c’est que vous l’aimiez bien, comme moi. Est-on obligé de mettre un étiquette à chaque film pour savoir si on est autorisé à le voir, l’apprécier ou le montrer sur Arte ? Les comédies sont-elles moins respectables que d’autres genres ? Le cinéma de patrimoine, ce sont les films d’auteurs, mais aussi des films de genre et toute une part du cinéma populaire. j’aime le cinéma français pour sa diversité, cela participe à sa richesse. Broca n’est pas seulement le réalisateur d’un grand classique, L’Homme de Rio; il a signé d’autres réussites, comme Rappeneau, Sautet etc. Même aujourd’hui, je trouve que Bruno Podalydès, comme auteur de comédies, n’a pas le statut qu’il mérite, en comparaison d’un Arnaud Desplechin ou d’une Claire Denis.
Mon message s’adressait à Jicop qui employait l’expression » grand film du patrimoine « , à propos d’un film comme » Tendre poulet » qui est une réussite dans le genre de la comédie et comporte au moins deux moments inoubliables. Ce n’est pas si mal, mais de là à le placer au même rang que » Boudu sauvé des eaux » ou « Le Crime de Monsieur Lange « , je ne pense pas.