ARTE diffuse lundi 23 mars à 20h55 La Vérité (1960) de Henri-Georges Clouzot, suspense judiciaire autour du procès d’une jeune femme accusée du meurtre de son amant. Clouzot le terrible, fidèle à sa réputation, réalise un film d’une noirceur extrême et tyrannise la pauvre Brigitte Bardot, forcée d’abandonner ses pitreries pour jouer dans un registre paroxystique. Avec le temps, le film a gagné en étrangeté. La vulgarité du film et les poncifs qu’il véhicule sur la jeunesse sont datés, mais la mise en scène ne manque pas de force et Bardot est assez géniale. A travers le procès de cette jeune femme trop désirable, libre et amorale, coupable d’avoir trop aimé et provoqué l’amour, on peut voir celui de son actrice, star et symbole sexuel dont la vie privée passionnelle et scandaleuse faisait couler davantage d’encre que ses performances à l’écran, dans une France pudibonde et conservatrice. Il s’agirait alors d’une mise en abyme cruelle, et même sadique, typique des systèmes de domination des acteurs instaurés par Clouzot sur ses tournages, mais au résultat remarquable sur le plan dramatique. Précipité de misanthropie, La Vérité brille par la qualité de son interprétation : Paul Meurisse et Charles Vanel sont impressionnants en ténors du barreau, Sami Frey est parfait en beau ténébreux. La diffusion de La Vérité permet de saluer la mémoire de l’actrice Marie-José Nat, disparue le 10 octobre 2019. Clouzot lui offre le deuxième rôle important de sa jeune carrière après Rue des prairies de Denys de La Patellière : celui de la rivale de B.B. auprès de son amant interprété par Sami Frey. Quant à Brigitte Bardot, elle suscite l’admiration et parvient à s’imposer à l’écran en véritable tragédienne, dans ce qui restera le sommet de sa filmographie, avec Le Mépris de Jean-Luc Godard, trois ans plus tard.
Brigitte Bardot est une grande actrice, je pressens sa mort prochaine et je comble ma cinéphilie des films d’elle que je trouve de ci delà. TV5 en propose plusieurs en ce moment.
Comment ne pas l’aimer? Elle est non seulement belle, racée, pleine de sève, mais elle est une actrice, elle vit dans le cadre pleinement à sa manière unique: sans y penser, ce qui est très émouvant. Et il est passionnant de la voir évoluer de film en film, ses traits s’affermir, sa chevelure blondir et son jeu prendre de l’ampleur.
Je l’admire aussi pour avoir préférer la vie au cinéma et ce qu’elle a fait et continue à faire pour les animaux.
je partage votre admiration. Nous allons rediffuser EN CAS DE MALHEUR prochainement. Un de ses meilleurs films.
la fameuse scène où elle est nue devant Gabin impassible..
J’ai vu hier sur TV5monde « Futures Vedettes ». Elle a une scène avec Jean Marais ou elle est formidable, dévorée d’amour et jaugée comme une belle bagnole par Marais. Ses petites mâchoires se serrent convulsivement, elle jette des regards de feu.
Ce n’est pas une grande comédienne, mais c’est une actrice, elle fonce avec toute son âme, sans arrière pensée, sans artifices. Sa nudité est « nature », c’est le spectateur qui projette ses fantasmes, elle est sexy parce qu’elle est belle et très féminine, mais elle n’en joue pas, elle « est », tout simplement. Il suffit pour s’en convaincre de voir un autre film diffusé par TV5 que j’ai trouvé épatant, très léger, mais joli, bien emmené, c’est Une Parisienne avec Vidal.