Olivier Père

Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland

C’est un chouette souvenir d’adolescence qui vient d’être réédité en blu-ray par Carlotta. Considéré en 1985 comme un titre sympathique mais mineur par les amateurs de fantastique, Vampire, vous avez dit vampire ? (Fright Night) avait quand même attiré plus d’un million de spectateurs dans les salles françaises, confirmant son succès outre-Atlantique. Un peu décrédibilisé par un titre français débile, le film de Tom Holland se révèle un excellent divertissement, très représentatif de la culture populaire des années 80. Il s’agit moins d’une parodie que d’une transposition des histoires de vampires dans le contexte des campus et des résidences pavillonnaires californiennes, décors privilégiés des films destinés aux adolescents. Vampire, vous avez dit vampire ? est presque un film jumeau de Gremlins, réalisé un an plus tôt, et Joe Dante n’aurait pas renié cette intrusion d’éléments d’abord inquiétants, puis franchement horrifiques dans un univers familier et rassurant. Vampire, vous avez dit vampire ? est également un film de cinéphile, avec l’introduction d’un Van Helsing d’opérette, présentateur télé tombé en disgrâce qui va se retrouver confronté à de vrais monstres. Ce personnage de chasseur de vampires, à la fois émouvant et pathétique, permet de faire le lien entre les productions Hammer consacrées à Dracula et la consommation télévisuelle de ces films considérés dérisoires par une nouvelle génération de spectateurs. Vampire, vous avez dit vampire ? est le premier film réalisé par Tom Holland, scénariste de Class 84 et de Psychose II. Un an avant de passer à la mise en scène, Holland avait écrit le scénario d’un thriller méconnu de Michael Winner, Scream for Help, dont le point de départ était identique à celui de Vampire, vous avez dit vampire ? : un adolescent est persuadé d’une menace imminente, mais personne autour de lui ne prend la peine de l’écouter et de le croire. Cet argument souligne l’influence d’Hitchcock sur le début de la carrière de Holland. Le début de Vampire, vous avez dit vampire ? évoque L’Ombre d’un doute et Fenêtre sur cour avec une séquence de voyeurisme. La suite du film respecte le cahier des charges des contes vampiriques, mis au goût du jour avec une débauche d’effets spéciaux mécaniques et de maquillages en latex. Impressionnants au moment de la sortie du film, ces trucages semblent aujourd’hui aussi désuets que ceux des productions britanniques des années 60. Ils participent au charme nostalgique qui se dégage de cette production sexy et insouciante, souvenir lointain d’un époque révolue.

 

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