ARTE diffuse L’homme qui voulut être roi (The Man Who Would Be King, 1975) de John Huston lundi 16 décembre à 20h55.
L’œuvre de John Huston, aussi inégale que passionnante, mêle les films de commande souvent ratés ou impersonnels, et plusieurs titres considérés comme des classiques de l’histoire du cinéma. Il y a aussi de purs chefs-d’œuvre, comme Fat City ou Gens de Dublin dans lesquels le réalisateur, souvent suspecté de désinvolture, semble avoir mis tout son cœur et son âme.
L’Homme qui voulut être roi, malgré ses allures de superproduction, appartient sans doute à cette ultime catégorie. Ce long métrage sorti au mitan des années 70, à une période où les épopées historiques sont passées de mode, fait partie des projets longtemps rêvés et désirés par John Huston. Il lui faudra vingt-cinq ans pour mener à bien ce qui demeure l’un de ses meilleurs films, finalement interprété par Sean Connery et Michael Caine, après que plusieurs vedettes ont été pressenties pour les rôles de Daniel Dravot et Peachy Carnehan. Les deux acteurs, qui donnent libre cours à leur gouaille respective, cockney pour l’un, écossaise pour l’autre, sont parfaits. On comprend ce qui a pu passionner Huston dans la nouvelle de Rudyard Kipling, dont les thèmes, au-delà de la mégalomanie et de l’imposture, rejoignent ceux explorés tout au long de son œuvre : le goût de l’aventure et de l’amitié, le génie de l’échec, le sens de la dérision, le conflit humain entre folie des grandeurs, idiotie et faiblesse morale. Deux canailles britanniques partent vers un pays légendaire à la recherche de la gloire et de la fortune. Leur voyage les conduira sur les traces d’Alexandre le Grand. Huston introduit le personnage de Kipling à l’intérieur du récit. L’homme qui voulut être roi se déroule en un long retour en arrière, raconté à l’écrivain par le survivant de cette incroyable odyssée. Le film multiplie les allusions aux symboles francs-maçons, en perpétuant le mythe d’une maçonnerie antique.
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