En hommage à Pedro Almodóvar, président du jury du 70ème Festival de Cannes, ARTE diffuse mercredi 17 mai Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre) qui valut le prix de la mise en scène à son auteur à Cannes en 1999, où le film était présenté en compétition.
Dans Tout sur ma mère, Almodóvar atteint une sorte de maturité artistique et réussit le mariage du rire et des larmes. Le cinéaste espagnol parvient à nous bouleverser avec ce mélodrame au féminin, moderne et stylisé. Tout sur ma mère aborde les thèmes du deuil, de la maternité ou de la transmission avec beaucoup de sensibilité et surtout de manière totalement imprévisible.
Le film est une déclaration d’amour aux femmes et aux actrices, qu’elles soient mères, filles ou amies, héroïnes de fiction ou de la vie réelle. Almodóvar a dédié Tout sur ma mère à Bette Davis, Gena Rowlands, Romy Schneider et sa propre mère, Francisca Caballero, décédée quelques mois après la sortie du film. Le film entrelace un réseau de citations et de références au cinéma et au théâtre, de manière très personnelle. Un tramway nommé désir de Tennessee Williams y croise Eve de Joseph L. Mankiewicz et surtout Opening Night, dont Almodóvar reproduit une séquence emblématique pour mieux engager son film dans une autre direction que celui de Cassavetes. Il n’est pas exagéré de prétendre que Almodóvar est un grand inventeur de formes doublé d’un dramaturge surdoué. Les rencontres, retrouvailles ou destins croisés de ses personnages féminins s’inscrivent avec harmonie parmi les arabesques visuelles et les couleurs chaudes de Tout sur ma mère. Le triomphe de Tout sur ma mère a définitivement imposé Pedro Almodóvar comme l’un des maîtres du cinéma mondial. La virtuosité de la mise en scène, l’audace du scénario et la qualité de l’interprétation font de Tout sur ma mère un film inoubliable.

Cecilia Roth et Eloy Azorin dans Tout sur ma mère
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