Dans le cadre de son hommage à Jacques Tati ARTE diffuse Play Time dans la nuit du lundi 28 décembre à minuit. Les trois premiers longs métrages de Tati sont des succès internationaux aussi bien publics que critiques (Mon oncle obtient l’Oscar du meilleur film étranger.)
Tati va alors consacrer plusieurs années de sa vie à l’élaboration de son chef-d’œuvre, Play Time, qui nécessite la construction du décor immense d’une métropole moderne dans laquelle évoluent Hulot et une jeune touriste américaine, perdus au milieu de la foule – et de la folie – d’une grande métropole. Le film est éblouissant, d’une ambition démesurée, mais c’est aussi un gouffre financier qui va provoquer la faillite de Tati et de sa société de production. Contrairement au souhait du réalisateur, la ville construite pour Play Time ne sera pas réutilisée pour d’autres films et devra être détruite. Avec elle s’envolent les rêves visionnaires du cinéaste, mais Play Time existe bien, sans équivalent dans le cinéma français et même international, film monde esthétiquement passionnant, comédie intimiste à grand spectacle (qu’il faut avoir vu sur écran géant en 70mm, son format d’origine) capable de rivaliser avec Lola Montes de Max Ophuls ou 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, autres productions gigantesques et défis cinématographiques portés par la vision géniale d’un grand artiste, d’un homme seul.
Bien avant sa réévaluation critique Play Time occupera une place particulière dans l’histoire du cinéma, admiré par d’autres auteurs comme David Lynch, Federico Fellini ou Blake Edwards, qui se souviendra de la scène du restaurant pour la longue fête déréglée et alcoolisée de The Party.
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