TrustNordisk a communiqué mardi 6 février la première image du prochain film très attendu de Lars von Trier, Nymphomaniac.
Nymphomaniac raconte en huit chapitres la vie sexuelle d’une femme de sa naissance jusqu’à l’âge de cinquante ans.
Cette scène survient au début du film : une femme git sur le pavé d’une ruelle sordide de Londres un soir d’hiver neigeux, victime d’une violente agression. Un passant lui porte secours et l’emmène chez lui pour lui prodiguer les premiers soins. La femme, nommée Joe, va se confier à son bienfaiteur, Seligman, vieux solitaire qui vit entouré de ses livres, et lui raconter sa vie durant toute la nuit. C’est Charlotte Gainsbourg qui interprète Joe et Stellan Skarsgård, Seligman. Les deux acteurs, familiers de l’univers de Lars von Trier pour avoir souvent travaillé avec lui, vont se livrer à un face à face psychologique extrêmement intense et profond, entre confession, dialogue et réflexion sur la condition et la sexualité féminine, à partir de la biographie et des expériences édifiantes et débridées de Joe qui se présente elle-même comme une nymphomane. Au-delà des nombreuses péripéties sexuelles et des provocations en tous genres qui ponctuent son récit le film traite avant tout de la question de la liberté et de la morale. Sans rien dévoiler du scénario – brillant et impressionnant, nous l’avons lu – ni de la mise en scène de Nymphomaniac, disons que le film adoptera une mosaïque de formes extrêmement variées, en rupture avec l’unité de style et de ton des films précédents de Lars von Trier, Antichrist et Melancholia, que nous adorons.
Nymphomaniac est une coproduction WDR / ARTE France Cinéma, avec Zentropa, Slot Machine, Caviar Films et Zentropa Koln. Nous avons passé une journée en septembre dernier sur le tournage de Nymphomaniac qui s’est en partie effectué dans des studios à Cologne, et avons pu visiter certains décors comme celui de la photo et rencontrer le cinéaste danois dont l’œuvre, controversée mais extrêmement stimulante pour l’œil et l’esprit, s’impose comme l’une des plus importante de notre époque. En raison de sa durée inhabituelle Nymphomaniac sera exploité sous la forme de deux longs métrages distincts, comme 1900 de Bernardo Bertolucci ou plus récemment Kill Bill de Quentin Tarantino et Che de Steven Soderbergh. A suivre, évidemment.
P.S. : Il n’aura échappé à personne que les points de départ de Nymphomaniac et du magnifique La Fille de nulle part de Jean-Claude Brisseau, sorti mercredi dans les salles sont quasiment identiques. Même s’il s’agit d’une coïncidence et que la suite diffère, cette similitude demeure troublante chez deux cinéastes que – presque – tout oppose mais qui ont consacré plusieurs films à l’exploration du continent noir de la féminité et qui ne cachent pas leur dette à Ingmar Bergman (surtout Lars von Trier.)
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