Olivier Père

Blue Holocaust de Joe D’Amato

Cette photo d'exploitation - censurée - nous rappelle les devantures des salles de quartier qui projetaient des films d'horreur...

Cette photo d’exploitation allemande – censurée – nous rappelle les devantures des salles de quartier qui projetaient des films d’horreur…

Comme c’est Halloween paraît-il on ne résiste pas à la tentation de parler d’un film d’horreur, mais on s’est creusé les méninges pour trouver l’un des pires – entendez les plus dégoutants – jamais réalisés. Blue Holocaust (Buio omega, 1979) est un film particulièrement poisseux d’une pointure de la série Z italienne, le célèbre Joe D’Amato, roi des plagiats, des ambiances malsaines et des sujets crapoteux. Il se surpasse avec Blue Holocaust, film d’horreur sur le thème de l’amour fou nécrophile qui emprunte son scénario à un navet de 1965, Le Froid Baiser de la mort (Il terzo occhio) de Mino Guerreri, avec des allusions laborieuses à Hitchcock (Psychose plus le thème du double féminin). Dans un chalet autrichien un taxidermiste amateur empaille sa jeune fiancée, avec la complicité amoureuse de sa nourrice. Quelques imprudentes de passage dans la région seront tuées par cet émule aryen de Norman Bates. Comme D’Amato n’est ni Bava, ni Hitchcock, ni Buñuel, le résultat est à vomir, à réserver aux estomacs solides. Il confirme après Antropophagous son goût pour le gore malpropre, la barbaque avariée et le Grand-Guignol (ongles arrachés à la tenaille, corps dépecé puis dissous dans une baignoire d’acide, cannibalisme, etc.). D’Amato confessa avoir utilisé de vraies entrailles animales achetées dans une boucherie pour la scène d’autopsie. Blue Holocaust, par son sujet mais surtout son traitement, explicite les similitudes entre le gore et la pornographie. D’Amato continuera à filmer de la viande crue jusqu’à sa disparition en 1999 en devenant dans les années 80 et surtout 90 l’un des réalisateurs de hardcore (en 35 mm puis en vidéo) les plus prolifiques (et mieux payés) de la péninsule.

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