De tous les genres cinématographiques, le polar est sans aucun doute celui qui n’a connu aucune éclipse et dont la popularité ne s’est jamais démentie. De ses origines avec les films à épisodes muets jusqu’à aujourd’hui, sur tous les continents le cinéma policier n’a jamais cessé de passionner aussi bien les spectateurs que les auteurs de films, qui ont trouvé dans les romans noirs et les histoires criminelles, réelles ou inventées, une inépuisable source d’inspiration. La production du cinéma policier se distingue à la fois par sa quantité et sa qualité : parmi la multitude de polars réalisés dans le monde entier on trouve à toutes les époques une quantité impressionnante de chefs-d’œuvre et de réussites exceptionnelles, signés par les plus grands noms de l’histoire du cinéma.

Jack Nicholson et Faye Dunaway dans Chinatown de Roman Polanski, le 15 mars sur ARTE
Pourquoi ? Parce que le polar permet aux scénaristes et cinéastes d’aborder tous les sujets et de proposer une vision de notre temps et de l’âme humaine, du drame passionnel à la critique des institutions judiciaires ou politiques, de l’étude psychologique à l’exercice de style, du réalisme documentaire à la parodie, drame et action intimement mêlés.
Flics, femmes fatales et voyous ont donné naissance à des mythologies modernes exaltées ou critiquées par le cinéma, tandis que le réalisateur est toujours ce détective privé capable de s’immiscer dans l’intimité d’un couple aussi bien que dans l’esprit d’un meurtrier ou les arcanes du pouvoir politique…
Ce premier « printemps du polar » sur ARTE du 9 au 26 mars ne prétend pas refléter toute la richesse ni la diversité du cinéma policier mais proposera plusieurs classiques incontournables du polar ou du film noir, à différentes périodes et sous différentes latitudes, mis en scène par des cinéastes dont la contribution au genre fut exceptionnelle : Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot, Chinatown de Roman Polanski, Serpico de Sidney Lumet, Classe tous risques de Claude Sautet (photo en tête de texte), Pour toi, j’ai tué de Robert Siodmak… accompagnés par la série anglaise « Peaky Blinders », des fictions policières et l’inédit Mousson rouge (Monsoon Shoutout), étonnant thriller indien découvert au Festival de Cannes en 2013. Sans oublier le remarquable L.627 de Bertrand Tavernier, cinéaste touche-à-tout, cinéphile spécialiste et amoureux du cinéma policier qui a accepté d’être le parrain du « printemps du polar » d’ARTE en présentant à l’antenne et sur l’offre ARTE Cinéma six des films diffusés pendant le cycle, avec l’érudition et l’enthousiasme qu’on lui connait.
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