Pink Floyd Live at Pompeii

Le mythique, inclassable, indépassable "Echoes", la basse lancinante et le cri primal de "Careful with that Axe, Eugene", le psychédélique "A Saucerful of Secrets", première œuvre conceptuelle du groupe, l'instrumental "One of these Days" et sa basse martiale, l'orientalisant "Set the Controls to the Heart of the Sun" et son orgue hypnotique, et puis… "Mademoiselle Nobs", une réinterprétation de "Seamus" avec, au chant… une chienne Barzoï appartenant à la famille circassienne Bouglione ! Avec leur Live à Pompéi, les Pink Floyd livrent une performance sans public, pieds nus dans le sable gris cendres de l'amphithéâtre antique, au soleil couchant puis sous la lumière tranchante des projecteurs : l'une des clefs de voûte de l'histoire du rock. Cette version de 1974, la deuxième, inclut au montage des archives supplémentaires de studio filmées dans les locaux d’Abbey Road, tandis que le groupe mettait la dernière main à son nouvel album The Dark Side of the Moon... Des entretiens des membres du groupe s'y mêlent aux séances de travail, notamment Richard Wright au piano pour "Us and them" et David Gilmour sur la guitare de "Brain Damage".

Vacance romaine
Acoustique extraordinaire, cinégénie magique du lieu, rendu solaire de la pellicule 35mm… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette performance unique des Pink Floyd, d'abord éclipsée par les 50 millions de disques vendus de The Dark Side of the Moon, six mois plus tard. Le réalisateur Adrien Maben racontera avoir eu l'idée du lieu lors d'une visite de Pompéi, tandis qu'il retournait dans l'amphithéâtre romain déserté, au couchant, pour y retrouver son portefeuille. Si l'on peut s'extasier face à ce concert d'anthologie, rien n'empêche aujourd’hui de s'amuser des entretiens filmés en très gros plan, où les Pink Floyd apparaissent confits par les substances... David Gilmour y regrette notamment que "la plupart des gens nous voient encore comme un groupe de drogués". Avant d'ajouter : "C'est évidemment faux. Vous pouvez nous croire", les pupilles dilatées comme des 33-tours. "On peut voir qu'on est défoncés. Dave et moi étions complètement dans le cirage" admettra, des années plus tard, Roger Waters, ajoutant qu'il était "en train d'arrêter la nicotine" et se roulait par conséquent, pur, "un joint tous les matins".