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Les filets videsLe sang à la tête
3 min
À la télévision le mercredi 6 août à 20:55
Après la fugue de son épouse, le plus gros armateur de pêche de la Rochelle va-t-il sombrer, comme l’espèrent ses ennemis ? Dans cette histoire d’amour adaptée de Georges Simenon, la force tranquille de Jean Gabin transcende la noirceur du constat social.
Lorsqu’il rentre chez lui, un dimanche après la messe, François Cardinaud, riche armateur rochelais, découvre la disparition de sa femme Marthe, que son personnel de maison ne s’explique pas non plus. Ses recherches dans toute la région s’avèrent infructueuses. Mais dans ce milieu de la pêche où tout le monde se connaît, la nouvelle circule vite : Marthe est partie rejoindre Mimile, un ancien amour de jeunesse et aventurier tout juste revenu d’Afrique. François Cardinaud n'en renonce pas pour autant à sa quête, voulant sauver son amour et son mariage.
Seul contre tous
Réputé pour son réalisme social, Gilles Grangier nous immerge avec une veine documentaire dans le monde de la pêche des années 1950 avec ce 28e long métrage (sur 52, dont La cuisine au beurre et Le cave se rebiffe) pour une charge contre les codes de la bourgeoisie et les mirages de l’ascension sociale. Transfuge de classe, comme on dirait de nos jours, François Cardinaud – Jean Gabin, tout en retenue malgré les avis de tempête –, ancien manutentionnaire, est devenu à force de pugnacité l’homme le plus puissant des pêcheries de La Rochelle. Défiant ainsi l’ordre établi, ostracisé par les notables, il s’est aussi coupé de ses anciens camarades. Circonstance aggravante, il a épousé une amie d’enfance, jeune prolétaire comme lui, encore moins acceptée par son nouveau milieu. Tout à sa réussite professionnelle, c’est pourtant Marthe qu’il a délaissée sans en prendre conscience, la réduisant au rôle de faire-valoir et conduisant son couple à la chute. La force tranquille opposée par le self made man aux bassesses de la bonne société constitue le nœud de ce film noir, fidèle à la vision de Simenon.
Avec
Jean Gabin (François Cardinaud)
Paul Frankeur (Drouin)
Claude Sylvain (Raymonde Babin)
Monique Mélinand (Marthe Cardinaud)
Georgette Anys (Titine Babin)
José Quaglio (Mimile Babin)
Henri Crémieux (Hubert Mandine)
Réalisation
Gilles Grangier
Scénario
Michel Audiard
Gilles Grangier
Auteur.e
Georges Simenon
Production
Les Films Fernand Rivers
Producteur/-trice
Fernand Rivers
Image
André Thomas
Montage
Paul Cayatte
Musique
Henri Verdun
Pays
France
Année
1956