Diego Maradona

Le 5 juillet 1984, Diego Maradona débarque à Naples pour un transfert historique. Il vient de passer deux années difficiles au FC Barcelone, et tout le monde se demande pourquoi il a choisi de rejoindre le club d’une des villes les plus pauvres d’Europe, en passe d’être relégué en deuxième division et cruellement méprisé par le reste de l’Italie. Qu’à cela ne tienne, l’Argentin s’y sent comme chez lui. Après quelques tâtonnements, il porte le Napoli au firmament durant sept ans, ses exploits offrant notamment au club deux titres de champion d’Italie et une coupe d’Europe. Dès lors, vénéré comme un dieu, le champion ne peut qu’attirer l’attention de la Mafia, qui le compromet irrémédiablement. Dans un rythme effréné de fêtes, d’entraînements et de matchs, Maradona s’épuise. Lors de la Coupe du monde 1990, sa victoire contre l’Italie dans les rangs de l’Argentine, à Naples précisément, signera sa chute : le "gamin en or" est devenu un traître, honni pour son orgueil et ses excès…

Diego vs Maradona
Si ce documentaire évoque l’enfance de Diego Maradona (1960-2020) dans les quartiers pauvres de Buenos Aires ainsi que les débuts de sa carrière, il se concentre principalement sur les huit années passées à Naples, qui représentent le tournant dramatique, riche en sensations fortes, de son existence sportive et personnelle. À l’appui, des images inédites issues des archives du footballeur, filmées en dehors des stades par des cameramen de sa garde rapprochée. Cette matière est magistralement orchestrée par Asif Kapadia, réalisateur oscarisé des documentaires biographiques Senna et Amy, fidèle à une approche qui consiste à faire naître le récit des archives elles-mêmes, et non des témoignages qui n’interviennent qu’en voix off. Ce récit, c’est l’histoire tragique de Diego et de Maradona, l’homme et le mythe, antagonistes et pourtant inséparables. Comme le résume son entraîneur personnel Fernando Signorini, l’une des voix marquantes du film : "Il a été un rebelle, un voyou, un héros – Dieu."