Soviet Jeans (1/8)

Riga, 1979. Dans une Lettonie sous le joug de l’URSS, Renars travaille comme costumier dans un théâtre et marchande en parallèle des produits de l’Ouest. Le jeune homme, peu impressionné par l’autorité, est surveillé de près par Maris, officier du KGB qui veut l’utiliser comme mouchard, notamment auprès d’une metteuse en scène finlandaise, Tina. Quand Renars et Tina nouent une relation amoureuse, Maris, également sensible au charme de celle-ci, profite d’une provocation à son encontre pour expédier à l’hôpital psychiatrique son insolent rival.

Changer d’ère 
En 1979, dans des pays baltes rétifs à l’emprise soviétique, la perestroïka est encore loin, mais le rideau de fer se fissure. La jeunesse de Riga s’emballe pour des jeans venus de l’Ouest, objets d’un troc fébrile avec les étrangers de passage. Renars Rubenis incarne cette génération de plus en plus ouvertement rebelle à la mainmise du régime. Enfermé dans un hôpital psychiatrique pour dissidence, comme cela se pratiquait couramment sous Brejnev, le jeune homme se met à fabriquer lui-même la marchandise honnie du régime et devient un symbole de résistance. Dans une reconstitution soignée, cette réjouissante série lettonne célèbre l’humour comme arme ultime face à l’oppression. Un vibrant plaidoyer pour la liberté mené tambour battant, grâce notamment au brio de Karlis Arnolds Avots, qui incarne le tendre mais indomptable Renars. Tandis que celui-ci divertit ses compagnons de détention avec ses imitations du bafouillant leader soviétique, sa belle, incarnée par Aamu Milonoff, bataille contre les exigences tatillonnes du Parti pour monter Hamlet. Très habilement, le scénario inverse peu à peu les rapports de force entre oppresseurs et opprimés : au fil d’une intrigue riche en surprises se révèlent un régime aux abois et l’imminence du changement d’ère.