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Les misérables
98 min
Verfügbar ab dem 21/05/2025
À la télévision le mercredi, 21. mai um 21:00
- Audiodescription
- Sous-titrage malentendant
Fraîchement débarqué à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, un jeune flic découvre les méthodes violentes de ses collègues... Manifeste multiprimé, le premier long métrage de Ladj Ly ausculte avec justesse les lignes de fracture sociale d’une cité sous haute tension.
Été 2018. Issa, Gavroche moderne de Montfermeil, célèbre à Paris la victoire de la France à la Coupe du monde de football, alors que Stéphane, jeune flic débarqué dans la ville, est affecté à la brigade anticriminalité (BAC). Avec ses collègues Chris et Gwada, qui s’enorgueillissent de leurs méthodes de cow-boys, il patrouille dans la cité des Bosquets sous haute tension, attisée par la canicule. Quand un lionceau est volé dans un cirque de passage, des Gitans survoltés menacent de mettre le feu aux poudres. La traque s’organise au pied des tours, avec l’aide des aînés qui contrôlent le quartier, jusqu’à la bavure policière.
Mécanique de l’embrasement
Assumant l’héritage de Victor Hugo, Ladj Ly, qui connaît bien la cité des Bosquets pour y avoir grandi, signe avec ces Misérables du XXIe siècle un premier long métrage ultratendu pour ausculter magistralement une banlieue en état d’alerte. Comme vingt ans plus tôt dans la concorde illusoire de 1998, l’euphorie de la Coupe du monde où s’immerge une légion de "microbes" – comme les aînés appellent les plus jeunes – ne suffit pas à dissoudre la rage qui s’amplifie au fil du récit. L’autorité déclinante des adultes, des "grands frères" dépassés aux mères éreintées, échoue à contenir la vague submersive surgie d'une abyssale impasse. Une révolte portée à l’incandescence par Issa, enfant rebelle et victime, dont le visage défiguré par un Flash-Ball traduit toute l’indicible fureur. Sans pathos, le cinéaste expose la mécanique de l’embrasement à l’échelle d’un territoire, renvoyant dans ce cocktail de misère, de trafics, d’abandon, de panique et de violence sociale les protagonistes de l’affrontement à leur détresse solitaire. De leur courte marge, deux témoins observent le désastre en cours, ramassé en quarante-huit heures pour intensifier l’urgence. Atterré par les méthodes de ses collègues – le raciste Chris, dont le recours arbitraire à la force cache la peur au ventre, et Gwada, transfuge né dans la cité qui voile de désinvolture son profond mal-être –, Stéphane (formidable Damien Bonnard, en apnée) s’abstient de dénoncer leurs débordements par solidarité de métier. Mais des toits, un préado binoclard, mains innocentes rivées à la manette de son drone, a capté la bavure… Entre chronique sociale et film d’action, un déchirant sauve-qui-peut la banlieue, comme un cri dans le désert politique.
Avec
Damien Bonnard (Stéphane)
Alexis Manenti (Chris)
Djebril Zonga (Gwada)
Jeanne Balibar (la commissaire)
Issa Perica (Issa)
Al-Hassan Ly (Buzz)
Omar Soumare (Macha)
Almamy Kanouté (Salah)
Réalisation
Ladj Ly
Scénario
Ladj Ly
Giordano Gederlini
Alexis Manenti
Production
Srab Films
Rectangle Productions
Lyly Films
Producteur/-trice
Toufik Ayadi
Christophe Barral
Image
Julien Poupard
Montage
Flora Volpelière
Musique
Pink Noise
Pays
France
Année
2019