La voie royale

Sophie, issue d'une famille d'éleveurs de porcs, cumule ses cours de terminale et l'aide à la ferme. Douée en mathématiques, elle est encouragée par son professeur à tenter les classes préparatoires qui pourraient lui ouvrir la "voie royale" vers l'École polytechnique. Acceptée dans un lycée lyonnais, la jeune femme se heurte dès les premiers jours à l'étrange microcosme d'une classe sociale qui n'est pas la sienne, entre bizutage et mépris des professeurs, qui lui demandent de faire preuve de "grâce" dans des démonstrations mathématiques qu'elle peine déjà à mener… Les premières notes tombent, sans appel, et Sophie commence à douter. Sa voisine de chambre, major de promotion, la prend sous son aile.

Vertige
Sur les toits, face à la ville, l'amie de Sophie déclare : "Ça donne envie de bouffer le monde." Sophie répond : "Ça me donne le vertige." C'est tout le propos du film de Frédéric Mermoud, qui oppose la peur et les difficultés d'une jeune femme issue d'un milieu où l'on ne s'autorise pas à rêver et l'assurance de ses camarades bien nés. Ce récit d'apprentissage, centré sur la découverte d'un monde nouveau, les émois juvéniles et l’angoisse de l'échec, bénéficie de la présence solaire de son interprète principale, Suzanne Jouannet qui, pour son deuxième rôle seulement dans un long métrage, a été gratifiée d'une nomination comme "meilleur espoir féminin" aux César 2024.